Interview avec ZeratoR et Maystine de Mandatory à l'occasion de leur victoire au MDI de World of Warcraft
Mandatory, l'équipe de ZeratoR a remporté les MDI de World of Warcraft avec une magnifique finale contre Echo, les champions du monde en titre sur ce format. À cette occasion, nous avons eu l'opportunité de poser nos question à ZeratoR, mais également à Maytine, le capitaine de l'équipe WoW.
Ils nous ont parlé de la compétition, de la création de l'équipe, des entraînements, de leur partenariat avec Razer mais aussi de l'esport et l'avenir pour WoW chez Mandatory.
Interview avec Maystine et ZeratoR de Mandatory après la victoire lors de MDI de World of Warcrat
Maystine et ZeratoR, pourriez-vous vous présenter pour les quelques-uns au fond qui ne vous connaîtraient pas ?
Maystine : « Je suis un joueur pro/streamer sur le jeu World of Warcraft, dans l’esport depuis maintenant presque 3 ans et capitaine de l’équipe Mandatory ! »
ZeratoR : « Je suis Adrien Nougaret, connu sous le psuedonime ZeratoR sur internet. Je suis streamer jeu video depuis 14 ans maintenant puisque j'ai commencé le 1er avril 20210 et je fais ça sur Twitch principalement. »
C’est quoi le travail d’un capitaine dans une équipe qui fait les MDI ?
Maystine : « Mon rôle est surtout de canaliser les joueurs, toujours être là pour résoudre d'éventuels problèmes. Faire en sorte de rappeler les stratégies pour que tout se passe pour le mieux. »
ZeratoR, peux-tu nous expliquer ton rôle de CEO au sein de Mandatory.GG et nous expliquer en quoi ça consiste ?
ZeratoR : « Je suis à l'origine de l'équipe, je suis fondateur avec Nicolas de ZQSD qui estavec moi le cofondateur. On a aussi fondé l'équipe avec Hipe, c'est lui qui nous a aidé à repérer les premiers joueurs. En tant que CEO de Mandatory, je ne m'occupe évidemment pas de la gestion quotidienne des joueurs, je ne suis pas manager. Je m'occupe notamment de l'image du club à savoir tout ce qui est commentaire de match, présence sur certain réseau sociaux. Mandatory avant d'être une équipe, c'était aussi un site web. Je fais du contenu pour le site, j'ai aidé les équipes à faire du contenu pour le site. Aujourd'hui, être CEO de Mandatory c'est aussi s'impliquer dans les décisions stratégiques. Quand on décide d'avoir une équipe World of Warcraft typiquement, c'est moi qui suis à l'origine de la validation. Lorsqu'on recrute des joueurs, ce n'est pas moi qui scoot mais c'est moi qui décide. J'interviens en décision finale avec les autres. Mandatory n'est pas mon activité principale. Je participe à des réunions, mais je ne suis pas tous les jours sur Mandatory. »
Pouvez-vous nous partager le rythme quotidien et les habitudes d’un joueur de WoW Pro ?
Maystine : « Lors des périodes intenses de compétition, on va s'entraîner 10 à 12h par jour environ, cela peut être sur une période de 1 à 2 mois avec des pauses bien sûr ! L’après compétition est assez tranquille, on peut faire l’activité que l’on souhaite en attendant la prochaine saison/compétition. »
Quels sont vos donjons préférés de Dragonflight, et celui que vous aimez le moins ?
Maystine : « J’adore le Caveau d’Azur ! Beaucoup de verticalité et de possibilité de route. Si je devais choisir le donjon que j’aime le moins, ça serait l’Offensive Nokhud, trop de déplacement entre chaque partie du donjon à mon goût et une très faible diversité au niveau de la route. »
Quel a été l’impact de l’implication de Razer sur le quotidien de l’équipe et de sa performance lors des MDI 2024 ?
Maystine : « Ce nouveau partenaire ne pouvait pas mieux tomber pour ma part, je commençais à avoir des périphériques vraiment vieux, et c’est la même chose pour lereste de l’équipe, on était tous très content et qui sait, on à peut-être gagner grâce à eux ! »
ZeratoR : « C'est très simple. Le premier impact, il est financier. Ce n'est pas négligeable. C'est un sponsor qui s'engage sur plusieurs mois, voir année. Il nous permet de financer l'équipe. Nous n'aurions pas des équipes aussi stables aussi bien traitées. C'est un équipementier. Il nous permet de stuffer tous nos joueurs et en plus, c'est une marque appréciée de tous les joueurs et moi-même. Ils avaient déjà pas mal de matériel Razer. Le direct, c'est le côté financier. En plus, avoir une très grande marque qui équipe les joueurs, ça donne de la légitimité à l'équipe, une aura qui fait du bien aux joueurs avec le fait de savoir que leur équipe fait partie de la cour des grands. »
Comment se sent-on après avoir battu des champions qui n’ont pas perdu depuis 2021 ?
Maystine : « Énormément de joie ! Une sensation de bonheur et bien être dure à décrire mais qui fait clairement du bien. »
ZeratoR : « Pour ma part, ce n'est pas qu'ils n'ont pas perdu depuis 2021, c'est qu'ils n'ont jamais perdu. Ils (Echo) étaient sept fois champions du monde en titre, d'affilé en plus. C'est incroyable, c'est faire tomber en titan, toutes les équipes en rêve. Être un titan pendant 7 ans, c'est pas mal aussi. Être celui qui les fait tomber, c'est très cool. Ça fait place à la nouvelle génération. Nous, en tant que dirigeant de structure, ça nous conforte dans l'idée qu'on a fait les bons choix, qu'on a réussi à soutenir les joueurs pour qu'ils se maintiennent à niveau voir qu'ils augmentent pour passer cette marche qu'ils n'arrivaient pas à passer. L'an dernier, nous avions fait second, mais cette fois, nous battons les meilleurs. On est très heureux, et franchement, c'est trop agréable de soulever un titre majeur avec une équipe sur un jeu de cœur. C'est une étape cruciale dans le développement de l'équipe World of Warcraft qui cherche de la légitimité au niveau de l'audience. Ce n'est pas toujours simple d'arriver sur un jeu qui n'est pas tier 1 esport. »
ZeratoR, qu’est-ce que ça fait d’avoir son équipe Valorant (qui casse tout), et sa team WoW qui joue et gagne en même temps ?
ZeratoR : « Honnêtement, Valorant c'est un jeuq ui m'a pationén dès le début. CE n'était pas facile de faire de l'esport au départ. Il y a une grosse année sans circuit officiel. On a développé des compétitions avec la Mandatory Cup. Même lorsque nous n'avions pas d'équipe, j'étais hyper impliqué. On a créé le premier site communautaire de France. J'ai cast les premiers championnats de France, des Lans. J'ai même joué des Lans et je me suis déplacé à en Suède pour la Dreamhack. C'est un des jeux les plus streamé de ma chaine. C'est un jeu qui me passionne. C'est la piqure de rafraichissement après avoir été passionné par Counter Strike. En plus, c'est un jeu jouable en live, car il y a un système d'anti-cheat efficace qui faisait que le matchmaking était jouable. Valorant c'est incroyable de monter une équipe dessus.
World of Warcraft, c'est encore pire. C'est un jeu auquel je joue depuis quasiment 20 ans. C'est un jeu que j'ai commencé quand j'étais au lycée. J'y ai joué à toutes les périodes de ma vie. J'ai fais toutes les sorties d'extension, et en stream depuis Mist of Pandaria.
C'est beaucoup d'émotions mélangées en même temps. Valorant, c'est lié à CS. C'est beaucoup de nostalgie. Ça va être difficile pour Mandatory de se lancer sur un troisième jeu avec autant d'amour parce que CS et WoW, ce sont les deux jeux auxquels j'ai les plus jouées de ma vie, c'est vraiment hyper important pour moi. »
Maystine, tu as des anecdotes marrantes à nous raconter sur tes équipiers qui ne sont malheureusement pas là aujourd’hui ?
Maystine : « Ce qui me faisait le plus rire pendant les entrainements, c'était Moadmoad qui demandait une petite pause chaque jour pour manger sa pizza marguerita, il ne mangeait que ça, on ne sait pas comment il faisait. »
Comment était l’engouement autour de la compétition et de l’équipe, selon vous deux ?
Maystine : « Il y avait vraiment beaucoup de gens derrière nous et ça nous a motivé à fond, on ne voulait pas décevoir. Plus la compétition avançait, plus il y avait de fan. »
ZeratoR : « Pour la VCL (Valorant), c'est super pour les joueurs. Il ya un match par semaine. Il faut bien le prépareR. Comme ils sont ensemble dans un même groupe, ils attendent ce moment. C'est parfois même dure d'avoir un seul match car ils veulent mettre à profil ce pour quoi ils ont travaiilé.
Pour WoW, c'est plus stressant. Il y a moins de compétion et beaucoup plus d'enjeu. Les joueurs doivent aligner beaucoup plus d'heures de jeu. Il y a beaucoup de training. Ce n'est pas comme Valorant, il n'y a pas des bases qui restent comme savoir visée. Dans WoW, certes c'est un jeu d'exécution, mais il faut aussi beaucoup de connaissance. On va dire 80/20 avec 80% pour la connaissance. On a les map et la meta, un ou deux mois avant. On ne peut pas s'entrainer 6 mois à l'avance. Il y a des fondamentaux qui restent mais ils sont moins importants que sur Valorant.
Les compétitions sont courtes et intenses quand il s'agit de WoW et plus régulières et basées sur le travail à long terme sur Valorant. »
Quels étaient les plus gros défis que vous avez rencontrés avant la compétition, lors des différents entraînements notamment ?
Maystine : « Pour ma part, c’est surtout s’adapter au rythme intense et surtout de sommeil au début. On joue avec quelqu’un vivant aux US du coup on s'entraîne jusqu’à très tard le soir. »
ZeratoR : « Le plus gros défi, c'est de construire un groupe d'équipe. Ca me semble être une évidence. Au dela de savoir si un joueur est assez fort, il faut que ça marche au sein de l'équipe. Les équipes se font dans ce sens. »
Quel est le périphérique Razer préféré et/ou le plus utilisé par l’équipe ?
Maystine : « Deathadder ! Cette souris me suit depuis mon tout premier ordinateur, et je ne l’ai jamais changé. Pour l’équipe, c'est aussi la souris ou le clavier Huntsman. »
ZeratoR : « C'est difficile. Il y a le casque évidemment et après je dirais les souris. Viper et Deathadder pour la majorité. Ensuite, c'est les claviers mais les joueurs disent que c'est moins important en terme d'optimisation que la souris et le casque. »
C’était comment l’ambiance pendant la finale, tendue, décontractée, électrique ? Étiez-vous confiants de votre victoire avant de jouer ?
Maystine : « Il y a toujours un peu de stress avant les matchs, on était très confiant et prêt à endécoudre face à Echo. Une fois dedans, on oublie tout et full focus. Je ne suis jamais en panique et je reste très calme, pou lead l’équipe à la victoire ! »
ZeratoR : « Tu n'es jamais confiant, mais tu es préparé. Oui, on était préparé au maximum. L'important, c'est de faire une finale en se disant qu'on a fait de notre mieux, qu'on gagne ou qu'on perde. L'important, c'est d'être dans les bons moments et je parle pour WoW ou Valorant. On dit toujours qu'il faut gagner une finale. Il faut y arriver pour gagner, c'est la compétition. Si tu es arrivé en finale, c'est que tu as les capacités de la gagner. Évidemment, il n'y a qu'un seul gagnant. On peut analyser pourquoi. Mais pour l'avant match, il faut y aller pour tout péter. »
Cette finale était incroyablement serrée. Quelle est la suite maintenant que vous êtes les champions du monde ?
Maystine : « On savoure cette victoire tant voulue depuis longtemps, on pense au futur et on profite surtout ! »
ZeratoR : « Pour Mandatory WoW, on est champion du monde dans un format, les MDI. On a le Great Push, c'est la vraie suite qui va arriver cet été. C'est un autre format que notre équipe n'a pas encore gagné. Pour faire le grand schelem, comme au tennis, il faut gagner les MDI et les Great Push, de préférence à la suite. Mais ce n'est pas la même chose du tout. L'an dernier Mandatory a contre perf. C'est le prochain rendez-vous. »
Echo joue sur plusieurs terrains, les MDI et l’AWC, mais aussi la Race to World First. C’est un terrain sur lequel vous comptez aller dans le futur ? Une potentielle équipe RWF ou AWC pour Mandatory.GG ?
« Je peux répondre très précisément. Une équipe Race to World First, c'est éventuellement possible si on arrive à la financer. Mais en disant ça je dis que c'est impossible puisqu'une RWF, il ne s'agit pas de mettre les 20 meilleurs joueurs du monde dans une même salle, il faut qu'ils jouent depuis longtemps. Echo et Liquid vont être difficile à dépasser. Ils changent très peu de joueurs. Ils se retrouvent dans des lieux pour jouer. Ce sont des financements colossaux. On parle de budget entre 300.000 à 500.000 € par progress. C'est le budget d'une équipe League of Legends de type LFL ou top Div2 à l'année. Je ne suis pas sûr qu'on veuille investir cet argent dans une équipe RWF Française WoW, je ne suis pas sûr. L'esport n'est pas rentable, alors en plus sur un jeu de niche, c'est difficile.
Concernant AWC, le PvP, moi, je ne suis pas très fan du PvP lisible de WoW, c'est-à-dire du mode arène, notamment 3v3. C'est difficilement lisible et à part regarder les barres de vie, ce n'est pas très intéressant. On a du mal à comprendre une action clutch contrairement à Valorant. Tu peux te rendre compte d'un double headshot même sans avoir joué au jeu.
Pour WoW PvE c'est différent. C'est plus lisible et il y a le côté speedrun avec un chronomètre. C'est lisible, mais même là, c'est difficile. Alors le PvP, c'est encore pire. »
Quels sont vos projets futurs avec Razer ? Comment envisagez-vous de collaborer avec cette marque dans le futur pour les prochaines compétitions WoW et autres ?
ZeratoR : « Razer est une marque qui nous suit depuis pas mal de temps, et on l'espère, qui va s'engager le plus possible. Il y a des activations qu'on voudrait faire, mais on ne peut pas parler de tout. On a des projets avec eux, mais on ne peut pas encore parler dans leak. On espère qu'ils vont continuer de nous suivre. Pour l'instant ça se passe très très bien et on est très content. »
ZeratoR, tu le dis toi-même, WoW ce n'est pas vraiment du tier 1 esport, comment inities-tu ta communauté à l’esport World of Warcraft ?
ZeratoR : « C'est très simple, il faut leur expliquer et surtout, il faut faire des streams plus didactique. On a mis des outils à disposition, on en parle sur le site Mandatory. On a des vidéos explicatives avant les matchs. On essaye, ce n'est pas toujours facile, de limiter notre discours en utilisant des mots en français. On essaye d'expliquer les actions. Au fur et à mesure, les gens finissant pas comprendre. Il y a aussi l'énergie. Beaucoup de gens nous disent qu'ils ne comprennent rien, mais qu'ils adorent nous suivre. »
Quelle est la réaction à l’international lorsqu’ils entendent parler de Mandatory.GG, une jeune structure créée par un streamer français, qui vient d’être couronnée ?
ZeratoR : « Dans la scène de WoW précisément, comme on a organisé les WoW Hotel. On a fait certain stream avec method. Mon nom circule un peu. Je ne suis pas aussi connu que Liquid, Echo ou d'autres streamers comme Asmongold, mais les gens commencent à avoir l'habitude que je traine dans l'univers WoW Français et international et même sur twitch depuis pas mal de temps.
Ça fait surtout plaisir. J'ai beaucoup parlé avec Echo. Les joueurs parlent avec Echo. On a des joueurs qui sont chez eux en même temps que chez Mandatory. On a discuté avec eux pour organiser des évents, même si ça ne s'est pas fait. Ce sont des gars hyper cools. Ils sont contents que d'autres structurés arrivent sur leur jeu. Quoi de mieux qu'une concurrence seine pour égayer ton jeu. Tout le monde y gagne, même si Echo y perdent, car ils ont perdu un titre…Aha ! Mais justement, c'est cool pour eux, ça va les pousser à être encore meilleur. C'est idéal pour tout le monde. »
Un grand merci à ZeratoR, Maystine et Mandatory d'avoir répondu à nos questions.
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