Warhammer Chaosbane : Test et avis sur le jeu

Que vaut le hack'n'slash de BigBen, à l'inspiration assumée de Diablo III ? Retrouvez notre avis sur Warhammer : Chaosbane.

Après quelques minutes seulement passées sur Warhammer : Chaosbane, le constat est sans appel : le hack’n’slash développé par le studio français Eko Software veut marcher dans les traces de Diablo III. Que ce soit par sa lisibilité, le design de certains de ses personnages, ou surtout sa prise en main à la manette, le jeu se rapproche du titre de l’expérience offerte par le mastodonte de Blizzard. Mais c’est bien là que la comparaison s’arrête, puisqu’on est en présence ici d’un titre qui n’a pas l’envergure de Diablo III, et encore moins sa puissance de frappe.

Non, Chaosbane est une production à petit budget, à l’ambition mesurée. Qui minimise les extras pour se concentrer sur les bases du genre, assimilées et maîtrisées. Sauf que cette petite production est vendue au prix fort, jusqu’à soixante euros sur consoles, et s’impose donc d’office la mise en concurrence avec son aîné. Sans jouer dans la même catégorie.

Recycler, c'est sauver la planète

La recette de base du hack’n’slash est bien maîtrisée par Warhammer : Chaosbane. Une interface travaillée et particulièrement adaptée à la manette, des compétences variées même si pas toujours très innovantes, et une possibilité de jouer aussi bien en solo qu’en ligne. Et cette progression dans l’histoire divisée en Actes, avec des régions aux thèmes distincts, comme dans Diablo III. Mais à la différence de ce que propose le jeu de Blizzard, les différentes zones à explorer ici ne sont pas des immenses régions aux paysages variés remplis de donjons, à arpenter tout au long de l’aventure.

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On part à chaque fois de la ville de la zone, qui servira de hub, pour se téléporter directement au donjon de la mission et massacrer des créatures à tour de bras. Un donjon qui s’avère rester extrêmement similaire tout au long de l’acte. Mêmes assets, mêmes monstres rencontrés, dans une disposition quasiment identique. Nous voilà donc embarqués à refaire en boucle la même zone en y croisant toujours les mêmes ennemis, jusqu’à la fin du chapitre. Leur construction narrative s’avère d’ailleurs franchement similaire : arrivée dans la zone, objectifs secondaires peu intéressants à remplir pour s’approcher du servant des ténèbres du coin, une première fausse rencontre puis enfin la vraie confrontation pour l’éparpiller façon puzzle.

Alors certes, l’attrait principal d’un hack’n’slash n’a jamais été son histoire, qui représente simplement un prétexte pour envoyer le joueur faire carnage sur carnage. Mais passé l’Acte 2 de Chaosbane, difficile de se dire qu’on ne fait pas la même chose une énième fois dans un énorme sentiment de lassitude. La réutilisation constante d’assets couplée au bestiaire limités finissent par refroidir les ardeurs.

Triste loot

Reste la chasse au loot, l’autre intérêt principal des jeux du genre. Qui sera elle aussi décevante, tout du moins pendant la majeure partie de l’aventure. Comme dans tous les jeux récents, les plus hauts niveaux de rareté ne se débloquent qu’aux derniers niveaux, ici à partir du niveau 45 sur 50. Avant, les objets drops par les ennemis seront simplement des versions communes et rares, sans affixes, bonus de sets ou autre atouts majeurs.

On se contentera donc de tout ramasser aveuglément, d’équiper les meilleures statistiques à la fin de chaque récolte sans se poser de questions et de repartir pour un tour. Sans oublier au préalable d’être passé chez le marchand, non pas pour vendre son effectif mais le donner à la guilde. Un système qui permet de débloquer des bonus passifs une fois certains niveaux de réputation atteints, mais va également limiter l’intérêt de la quête d’un quelconque butin.

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La situation varie légèrement une fois le niveau maximum atteint, puisque les objets héroïques deviennent alors disponibles. Il faudra alors enchaîner les boss rush ou petites aventures, toujours dans les mêmes cartes connues désormais par coeur, pour s’enquérir d’un meilleur équipement. Mais il n’y a qu’un seul type d’objet disponible par emplacement, et qui ne peut contenir des affixes influant sur les capacités du personnage. Une quête qui prendra donc quelques heures tout au plus, puisque l’on obtient rapidement un set complet permettant de rouler sur quasiment tous les modes de difficulté du jeu.

Trouver l'envie d'y retourner

Pourtant, Warhammer : Chaosbane est agréable à jouer, et c’est bien là le plus décevant. Passés les premiers niveaux, les compétences ont un véritable feeling et un système de points à allouer qui force au compromis pendant la phase de level-up pour choisir entre les meilleures versions de chaque sort. Les sensations sont au rendez-vous, que ce soit au clavier/souris ou à la manette. Son arbre de talents pour chacun des quatre personnages est également bien rempli, avec plusieurs branches à débloquer à coup de fragments, à farmer lors des missions.

Mais voilà, le titre ne fait rien pour réattirer le joueur. Après une quinzaine d’heures, un personnage a généralement fait le tour du jeu, disposant du meilleur équipement possible ou presque. Ce ne sont pas les expéditions ou les chasses à la relique, se passant dans des endroits vus et revus avec des monstres déjà massacrés par kilotonnes, qui font l’affaire. Ou alors recommencer un nouveau personnage, repartir sur une nouvelle classe, et reprendre la boucle depuis le début, avec ce que cela entraîne de lassitude.

Il faudra donc espérer que Warhammer : Chaosbane pousse la comparaison avec Diablo III encore un peu plus loin, et s’améliore avec le temps et les nouveaux contenus. Des niveaux de difficultés supplémentaires, un mode de mort permanente ou un nouveau set héroïque pour chaque personnage sont déjà prévus gratuitement. De même que l’un nouvel acte et un arbre de compétence alternatif à travers le season pass. Mais l’on se prend surtout à rêver d’une version 2.0 du loot, d’une réforme comme a pu connaître Diablo, qui donne une raison de replonger dans une expérience moins linéaire.