Death Stranding détourné pour contourner la vérification d’âge sur Discord

Des joueurs utilisent le mode photo de Death Stranding pour contourner les systèmes de vérification d’âge sur Discord. Une faille originale qui interroge sur l’efficacité et la légalité de ces mesures, en plein débat sur la régulation des contenus en ligne en France et en Europe.

Depuis la mise en place du très controversé Online Safety Act au Royaume-Uni, les plateformes doivent exiger une vérification stricte de l’âge pour l’accès aux contenus réservés aux adultes. Un contrôle que des internautes britanniques contournent… grâce au mode photo du jeu vidéo Death Stranding. Mais au-delà de l’astuce, ce cas soulève des questions juridiques cruciales, alors que l’Europe et la France renforcent elles aussi leur régulation du numérique.

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Un contournement par le jeu vidéo

Le système de vérification utilisé par Discord, appelé K-id, repose sur des scans faciaux ou des documents d’identité, censés être supprimés après usage. Mais certains utilisateurs ont eu une idée surprenante : prendre une photo du personnage principal de Death Stranding, Sam Porter Bridges, via le mode photo du jeu, puis la soumettre comme « selfie » pour passer la vérification. Résultat : le système est berné, et l’utilisateur accède aux contenus restreints.

Cette astuce fonctionne aussi avec Death Stranding 2, comme l’a confirmé un autre internaute. Et comme les données ne sont pas conservées, il est impossible pour Discord de détecter la supercherie après coup.

Le cadre français et européen : même combat, autres outils

Ce cas peut sembler anecdotique, mais il fait écho aux défis juridiques que la France et l’Union européenne rencontrent également en matière de protection des mineurs sur internet.

En France :

La loi n°2020-766 contre la haine en ligne a déjà posé les bases d’un contrôle accru des plateformes. Plus récemment, le projet de loi visant à instaurer une majorité numérique, adopté en 2023, exige que les réseaux sociaux vérifient l’âge des utilisateurs à l’inscription, via des procédés fiables et respectueux de la vie privée. Un décret précise que les plateformes doivent proposer un système de vérification certifié par l’Arcom, sans collecter plus de données que nécessaire.

Au niveau européen :

Le Digital Services Act (DSA), entré en application en 2024, impose aux très grandes plateformes de limiter l’exposition des mineurs à des contenus inadaptés. Elles doivent aussi justifier les systèmes de modération et de vérification mis en place, tout en respectant le RGPD. Une double exigence : protéger sans fliquer.

Vie privée vs. efficacité : le dilemme

L’affaire Death Stranding illustre parfaitement les limites techniques et juridiques des systèmes de vérification. Pour qu’un tel mécanisme soit conforme au RGPD ou aux directives françaises :

  • Il doit respecter la vie privée (principe de minimisation des données).
  • Il doit être suffisamment robuste pour ne pas être contourné.
  • Il doit garantir la suppression des données après usage.

Mais si une simple image tirée d’un jeu suffit à tromper un système, comment garantir l’efficacité sans basculer dans la surveillance généralisée ?

Quand le jeu devient un outil de contestation numérique

Utiliser un jeu vidéo pour détourner une mesure sécuritaire, c’est aussi une forme de résistance ludique, proche du hacking éthique. Cela révèle un malaise citoyen face à des régulations perçues comme intrusives, même quand elles visent à protéger les plus jeunes.

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