Zeta : l’IA la plus utilisée en Corée du Sud n’est pas ChatGPT mais un chatbot de flirt

Lorsqu’on pense intelligence artificielle, beaucoup imaginent ChatGPT ou les géants de la Silicon Valley. Pourtant, en Corée du Sud, l’IA la plus populaire n’a rien à voir avec OpenAI ou Google. Elle s’appelle Zeta, une application locale de roleplay animé qui fascine surtout les adolescents et jeunes adultes.

Selon les données de Mobile Index, pour juin 2025, rapportée par The Korea Herald, Zeta est l’IA la plus utilisée du pays en temps d’engagement quotidien, avec une moyenne impressionnante de 2 heures et 46 minutes par utilisateur. C’est plus que YouTube, TikTok ou Instagram.

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Zeta dépasse ChatGPT en Corée

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

• Zeta : 52,48 millions d’heures d’utilisation mobile en juin 2025 (3,04 millions d’utilisateurs).
• ChatGPT : 42,54 millions d’heures (18,44 millions d’utilisateurs).

En clair, Zeta a beaucoup moins d’utilisateurs que ChatGPT, mais ceux qui l’utilisent y passent presque 10 fois plus de temps : environ 17,3 heures par mois, contre seulement 2,3 heures pour ChatGPT.

Une IA pensée comme une expérience de divertissement

Créée par Scatter Lab, Zeta ne se présente pas comme un simple chatbot mais comme une plateforme de “AI-native entertainment”. L’idée ? Proposer une expérience immersive où l’utilisateur peut :

• Créer des personnages inspirés d’anime.
• Dialoguer avec eux dans des scénarios narratifs.
• Flirter, se confier, ou même vivre des histoires romantiques interactives.

Le succès repose sur une recette simple : offrir des personnages qui simulent intimité et émotions, à la manière d’un drama interactif qui ne s’arrête jamais.

Qui utilise Zeta ?

• 87 % des utilisateurs ont moins de 30 ans.
• 65 % sont des femmes, qui écrivent en moyenne des messages plus longs et développent des relations plus soutenues avec leurs personnages virtuels.
• La majorité a moins de 20 ans, ce qui signifie qu’environ 1 ado coréen sur 4 (15 ans et +) utilise l’application.

Une réussite qui soulève des questions

Si Zeta cartonne, il n’est pas sans polémiques :

• Les rôles proposés vont du bad boy violent à l’amoureux torturé, en passant par des personnages au langage cru.
• Certains scénarios flirtent avec des zones grises, notamment dans les dialogues à sous-entendus sexuels.
• Des chercheurs alertent sur les risques d’attachement émotionnel excessif des adolescents à des IA conçues pour être addictives.

Scatter Lab assure avoir mis en place des filtres et un système de modération, mais reconnaît que rien n’est parfait face à 2,3 milliards de conversations par mois.

Zeta, bientôt un phénomène mondial ?

Déjà lancé au Japon, où il attire plus de 300 000 utilisateurs, Zeta pourrait bien devenir le premier géant mondial du divertissement basé sur l’IA narrative. Pour la Corée, longtemps connue pour exporter le K-pop et les K-dramas, c’est une nouvelle vitrine culturelle à l’échelle internationale.

Mais cette fois, il ne s’agit plus de musique ou de séries, mais d’intimités artificielles partagées avec des millions de jeunes.