LoL : Idées reçues sur la phase de groupes des Worlds 2017

La phase de groupe des Worlds se présente à l’horizon. En effet, après une semaine assez intéressante de play-in, les choses sérieuses vont commencer avec l’entrée en lice des meilleures formations de la planète. Entre les analyses de certains et le storytelling des autres, beaucoup de hype entoure la compétition en Chine.

C’est pourquoi nous vous proposons aujourd'hui une analyse un peu différente des commentaires les plus récurrents autour des équipes occidentales (notamment sur les réseaux sociaux) aux Worlds. Pour chaque cas, nous confirmerons l’affirmation si on y croit également ou, dans le cas contraire, infirmerons cette storyline.

Durant le play-in, la formation européenne a eu du mal à se défaire de la deuxième représentante de la GPL, Young Generation, concédant une rencontre face à Naul et ses équipiers. Bien qu’elle dispose d’une excellente statistique au niveau de la différence d’or au premier quart d’heure de jeu (+2014), ce chiffre cache de réelles lacunes et difficultés à correctement entamer les parties. L’une des principales raisons de cette faiblesse est l’irrégularité de son Jungler, Broxah, qui a tendance à disparaitre en début de rencontre si son vis-à-vis prend le dessus en terme de pathing. Dès lors, beaucoup considèrent que la formation européenne va lourdement souffrir face aux autres équipes du groupe B, considérées comme relativement fortes en début de match (notamment Longzhu Gaming et GIGABYTES Marines).

Tous les projecteurs seront braqués sur Broxah durant cette phase de groupe (Crédits Lol Esports)

Pour autant, il ne serait pas surprenant de voir Fnatic remporter plusieurs parties au cours de cette phase de groupe, tant ses qualités dans le mid et le late game peuvent faire la différence. En effet, l’organisation est habituée à devoir combler un déficit en transition, ce qu’elle a réussi à faire à plusieurs reprises lors du play-in. En outre, le fait d’avoir participé à 7 rencontres la semaine passée lui donne un avantage sur ses adversaires n’ayant pu jouer en compétition depuis plus d’un mois. Si la qualification paraît difficile, il est probable que Fnatic joue les troubles fêtes jusqu’à l’ultime partie.

Depuis le premier tirage au sort, les fans et analystes ont commenté le groupe D en considérant qu’il n’y avait pas de vrai favori parmi les trois équipes. Avec l’arrivée de Team WE, le constat demeure identique : chaque formation peut faire la différence et se qualifier pour l’ultime partie de ces championnats du monde.

Cette analyse paraît tout à fait justifiée, notamment en raison du manque de régularité de Flash Wolves ainsi que de Team SoloMid durant les compétitions internationales. En effet, si les quadruples champions en titre de la LMS première ont bien remporté les IEM Katowice cette année, ils ont souffert lors du dernier Mid-Season Invitational et durant l’été. De façon similaire, TSM a dominé sur le plan régional mais a eu du mal à s’imposer à l’international, bien que ses performances soient souvent sous estimées par les fans (même nombre de victoires en phase de groupe que G2 Esports au cours du MSI 2017). En outre, Team WE n’a rien à voir avec l’équipe qui avait dominé la saison de printemps en Chine (et la phase de groupe du MSI), l’effectif emmené par xiye n’ayant clairement pas impressionné durant le play-in. Enfin, Misfits est considérée comme un outsider, après avoir réalisé un parcours assez moyen durant l’année, l’organisation européenne a remporté avec brio deux séries en Playoffs afin de se qualifier pour les Worlds. Si son effectif demeure très jeune, le groupe a été capable d'élever son niveau de jeu durant les moments clés de la saison.

Bien qu'invaincue, la formation chinoise Team WE n'a pas convaincu durant le play-in (Crédits LoL Esports)

Dès lors, il demeure très difficile de prédire l’issue du groupe D avant les premières rencontres, tant chaque équipe pourrait créer la surprise au vu de leur parcours respectif cette année.

Bien avant le second tirage au sort, la formation américaine savait déjà qu’elle allait devoir affronter des équipes asiatiques en phase de groupe. Pour autant, tomber face à SK Telecom T1 et Edward Gaming pourrait sembler être un vrai cadeau empoisonné.

Toutefois, Cloud9 a certainement démontré durant le play-in le meilleur niveau de jeu de la première phase de la compétition, s’imposant à sept reprises tout en compilant d’impressionnantes statistiques : le meilleur K/D, le moins de morts par rencontre et deuxième en nombre de kills réalisés, le moins de tours concédées, plus de dragons par partie (un contrôle du dragon 20 points au dessus du second) et le meilleur contrôle du Baron. En outre, l’organisation américaine a démontré sa capacité à reprendre le tempo d’une partie mal engagée, en s’imposant face à Lyon Gaming lors du deuxième match de la série.

Jensen sera à ne pas douter, la clé du succès de Cloud9 (Crédits LoL Esports)

Si sa stratégie de favoriser Jensen, via un début de game de Contractz très axé autour de la Midlane, risque d’être contré par SK Telecom T1, il très probable qu’Edward Gaming ait du mal face à la stratégie de C9. En effet, outre une habitude à craquer lors des Championnats du monde, l’équipe chinoise dépend énormément de son Midlaner Scout pour faire la différence. Or, ce dernier ne profite que rarement de la pression appliquée par Clearlove7, qui a tendance à favoriser les extérieurs en début de rencontre.

Dès lors, il est probable que Cloud9 obtienne quelques parties durant la phase de groupe, forçant un tiebreaker pour une qualification en quart de finale.

Peu d’équipes ont connu autant de hauts et de bas cette année que G2 Esports : dominante lors du segment de printemps (ne concédant qu’une seule série durant la saison régulière), la formation européenne s’est pourtant inclinée en finale des IEM Katowice face à Flash Wolves. Suite à cela, G2 a eu du mal lors de la phase de groupe du MSI, se qualifiant de justesse (4 victoires pour 6 défaites, une ultime victoire à l’arrachée face à Team SoloMid) avant de surprendre Team WE et de jouer une finale assez relevée face à SK Telecom T1. Mais de retour en Europe, le groupe emmené par mithy a eu du mal à reprendre le rythme, s’inclinant plus souvent qu’au cours de ses trois premières saisons LCS. Finalement, les rois de l’Europe se sont imposés avec brio durant les Playoffs (malgré une frayeur face à Splyce), démontrant un bien meilleur niveau de jeu lors des demi-finales et finale (6-0).

Pour les quadruples champions d'Europe, il est temps de s'imposer sur la scène mondiale (Crédits LoL Esports)

Cette résilience, acquise cette année, pourrait être l’ingrédient manquant à G2 Esports lors des compétitions internationales. En effet, après avoir été ridiculisée lors de ses deux premiers tournois en dehors des frontières européennes, le groupe semble prêt à passer une étape supérieure lors des Worlds.

Bien qu’au sein du groupe C les champions d’Europe devront affronter Samsung Galaxy et Royal Never Give Up, les coéquipiers de Zven pourraient s’intercaler entre les deux formations asiatiques après deux semaines de compétition. En effet, si Samsung Galaxy a réalisé certaines des meilleures parties de la ligue coréenne cette saison, SSG a également été particulièrement irrégulière durant l’été, souffrant d’un début de rencontre assez poussif. Du côté de RNG, l’équipe a bénéficié d’un groupe B très faible durant l’été afin de se qualifier directement pour les demi-finales de la LPL. Bien que son niveau de jeu se soit amélioré lors de la seconde moitié de la saison, la formation est l’une des plus imprévisibles du tournoi tant elle a enchaîné le chaud et le froid en 2017.

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