LoL : La LCK, cette ligue pas comme les autres

La ligue coréenne de League of Legends est la meilleure ligue du monde, certes, mais pourquoi ?

La LCK est connue pour être la meilleure ligue du monde sur League of Legends, allant de pair avec la Corée et sa réputation de « pays de l’esport ». Tous les joueurs professionnels et ceux évoluant à haut niveau, de même que les casters, vantent les mérites de la ligue coréenne : mais qu’a donc la LCK de plus que les autres ?

Une culture différente

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Crédit photo : Flickr LoLesport

Premier fait important, l’esport est ancré depuis bien longtemps au sein de la Corée, à la fois dans l’esprit des personnes et dans les infrastructures mises à la disposition des équipes. En plus d’être un petit pays, la Corée dispose de la meilleure connexion internet au monde, distribuée ensuite au quatre coins de son territoire notamment grâce aux entreprises high-tech implantées en Corée. Les moyens mis en oeuvre par les équipes et même le gouvernement pour encadrer et former les joueurs (KeSPA, stadium esport) sont titanesques comparés à ce que peuvent proposer d’autres régions. Des opérateurs disposent de leur propre équipe (SK Telecom, kt Rolster) et leur rivalité a été entretenue depuis plus de 10 ans pour certains (notamment depuis StarCraft). Ainsi des entreprises comme Samsung, désormais double champion du monde (équipe vendue à l’entreprise coréenne KSV) ou bbq Olivers se sont petit à petit imposées en LCK, cette dernière étant représentée par un poulet coiffé d’un casque en logo. Voilà quelque chose que l’on n’a pas encore vu en Occident !

L’incubateur à talents le plus prolifique du monde

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Crédit photo : Flickr LoLesport

Faker, la line-up Samsung White, Smeb, Marin, Wolf… Tant de joueurs coréens qui ont su marquer chaque compétition dans lesquelles ils ont participé, et s’ancrer comme modèles pour tous les joueurs des autres régions. Profitant des infrastructures hyper-développées de l’esport en Corée, les joueurs peuvent se concentrer pleinement sur leurs techniques ainsi que l’amélioration de leur niveau en SoloQ, pour ensuite pouvoir se faire repérer par des recruteurs. En Corée, le nombre de joueurs est extrêmement élevé par rapport au nombre d’habitants, avec plus de 5% de la population disposant d’un compte actif en ranked sur League of Legends ce qui écrase tous les chiffres des autres serveurs : EU West 0,6% et NA 0,09% en 2016 selon op.gg. Alors lorsqu’on dispose d’un environnement favorisant le développement des joueurs et du serveur le plus compétitif du monde, il semble tout à fait logique que de nombreux talents s’éveillent chaque jour sachant que des joueurs de tous les horizons (Japon, Chine, LMS, Amérique du Nord) jouent aussi sur le serveur coréen pour se mesurer à ces joueurs, créant un cercle vertueux. Et n’oublions pas toutes les équipes des autres régions qui viennent chaque année réaliser leur bootcamp en Corée avant le début des Worlds ou entre les splits pour pouvoir s’entraîner face aux meilleures équipes dans les meilleures conditions possibles.

Un format plus éprouvant mais plus valorisant

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

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Alors que l’Europe et l’Amérique du Nord abandonnent définitivement les BO3, la LCK continue de garder ce format. Les BO3 permettent ainsi aux équipes de construire une rencontre, de disposer d’une plus grande marge d’erreur, d’analyser plus en détail les forces et faiblesses de leur opposant, de proposer plus d’enjeux et sont au final bien plus concluants qu’un BO1 qui peut se gagner ou perdre sur un cheese ou une erreur. Les BO3 permettent en plus aux équipes de tenter des nouvelles stratégies ou formations en faisant jouer les remplaçants, car en Corée la majorité des équipes ont plusieurs remplaçants qui sont utilisés à bon escient par les coachs. Outre les BO3, le format des play-offs est lui complètement différent de celui utilisé en Occident, où 5 équipes y participent au lieu de 6 comme en LCS EU/NA : pour être en finale des play-offs les équipes doivent tryhard à 100% la compétition régulière, ou alors doivent fortement step-up leur niveau pour pouvoir remonter tout l’arbre des play-offs et atteindre la finale.

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Play-offs LCS EU Spring 2017 (Crédit image : LoLesport)

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Play-offs LCK Spring 2017 (Crédit image : LoLesport)

Des stratégies menées à la perfection

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Crédit photo : Flickr LoLesport

La Corée est réputée pour améliorer considérablement les produits ou techniques déjà existants, et League of Legends ne déroge pas à cette règle. Si c’est en Europe que la majorité des nouvelles idées émergent (sachant que les nouveaux patchs sont disponibles une semaine avant la Corée), c’est bien en Corée qu’elles sont ensuite approfondies, améliorées et appliquées à la perfection. Le délai d’une semaine de patch entre l’Europe et la Corée permet aux coachs et aux joueurs de s’adapter en conséquence et d’étudier les nouvelles techniques apparues sur le vieux continent pour pouvoir ensuite les essayer face aux autres équipes. Bien que la meta en LCK soit un peu différente des autres régions, elle ne manque néanmoins pas d’influencer fortement les autres ligues notamment en LCS NA où la plupart des coachs sont coréens, ce qui continue d’étendre l’influence de la LCK partout dans le monde. Le nombre de coachs au sein des équipes de la LCK marque une autre différence avec les autres régions : il y a plusieurs coachs mais aussi un Head Coach qui a généralement un rôle de General Manager et est souvent issu de StarCraft, ce qui apporte une vision complètement différente dans la gestion de l’équipe mais aussi dans les stratégies mises en place par l’équipe. Récemment, kkOma (ex-joueur StarCraft), est devenu Head Coach chez SK telecom et la structure a recruté Bengi en tant que Coach pour épauler PoohManDu, gardant une équipe de 3 coachs après le départ de cCarter du rôle de Head Coach.

Un classement extrêmement serré

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Crédit photo : Flickr LoLesport

 

Chacune des équipes de la LCK peut remporter un BO contre n’importe quelle autre équipe. Le haut du classement peut se jouer à 1 victoire ou 1 égalité, et il n’est pas rare de voir les équipes les plus connues (kt Rolster, SK Telecom) dans le milieu de tableau avant le début des play-offs. Chaque game, chaque BO est intéressant à observer et à suivre car chaque équipe dispose des armes pour renverser son adversaire, contrairement aux LCS EU où par exemple les meilleures équipes se distinguent largement des plus faibles. Toutes les équipes et tous les joueurs sont talentueux, et ces capacités sont mises en exergue grâce à l’environnement qui les entourent (infrastructure & équipe) leur permettant et les encourageant à se donner à 1000% pour leur équipe. Les remplaçants, repérés très tôt grâce aux infrastructures coréennes, ne sont plus seulement là pour faire de la figuration mais pour participer aux victoires de leurs équipes qui leur laissent des chances de s’exprimer et de faire briller leurs talents lors des BO3. Ajoutez à cela l’arbre des play-offs qui force les équipes à tout donner pour finir premier de la compétition régulière ou alors à devoir tout regrimper, équipe après équipe, et vous obtenez non pas deux ou trois types d’équipes distinctes, mais bien un ensemble homogène capable d'arracher des victoires aux plus grandes équipes et prêt à tout pour avoir une chance de remporter le trône.

LCK > all ?

Pourquoi la LCK est-elle différente ?

Crédit photo : Flickr LoLesport

La Corée dispose d’atouts non négligeables (expérience, connaissances, infrastructures, joueurs extrêmement impliqués) comparés aux autres régions qui lui permettent d’être ce qu’elle est aujourd’hui, et c’est tout cet ensemble qui permet à la LCK d’être aussi performante, intéressante et spectaculaire. L’apparition des équipes soeurs entre 2012 et 2014 a permis aux équipes coréennes de se développer et de participer à l’éclosion de talents à une vitesse phénoménale. L’arrivée de Samsung Blue & White jusqu’en demi-finale des Worlds en est un exemple marquant, avec la victoire 3-1 de SSG White contre Star Horn Royal Club en finale. Mais lors de la disparition des équipes soeurs, la LCK s’est trouvée grandement affaiblie et amputée d’un atout considérable, l’empêchant d’agrandir le fossé qui se tenait entre elle et les autres régions. Néanmoins grâce à la production de l’OGN qui a toujours été une référence dans l’esport et notamment sur LoL, la LCK a pu élargir sa fanbase et l’OGN a participé à l’établissement de sa grandeur ainsi qu’à la diffusion de son image à travers le monde.

La meilleure ligue du monde reprend dès le mardi 16 janvier, à 9h avec Kingzone (ex-Longzhu) contre KSV (ex-Samsung), soyez au rendez-vous ! Si vous ratez des matchs, ils sont toutefois rapidement disponibles en VOD sur YouTube ou sur LoLesports (uniquement en anglais). Et avec les différents exodes coréens qui ont eu lieu au fil des ans, certains joueurs sont devenus des visages familiers de la scène occidentale, comme IgNar, désormais de retour en Corée chez bbq Olivers. Vous aurez des joueurs à suivre lorsque vous regarderez les matchs !