LoL : Retour sur les Finales LCS EU à Paris

L'équipe de Breakflip a eu la chance de suivre les finales à l'AccorHotels Arena dans les coulisses et vous propose un retour en détails sur cet exceptionnel week-end parisien.

L’évènement majeur de la fin de la saison d’été des LCS Europe n’a clairement pas déçu : la Finale du split s’est disputée dans une ambiance survoltée dans la célèbre AccorHotels Arena de Paris Bercy. Au cÅ“ur de la capitale française, les fans ont envahi les gradins pour créer l’une des meilleures ambiances de l’histoire de League of Legends. Si pour beaucoup les résultats ne furent guère surprenants, ce week-end restera néanmoins dans les mémoires, tant pour les spectateurs que pour Riot mais également pour les joueurs qui se souviendront longtemps de l’accueil du public parisien.

Pour preuve, le premier évènement du week-end a été la remise du trophée du meilleur joueur du Split à Martin « Rekkles » Larsson, l’ADC de Fnatic. Particulièrement touché par la ferveur des fans français, le joueur suédois a déclaré, très ému : « Je me souviendrai à jamais de ce moment ». Pour Caelan, analyste pour le cast français durant la petite finale, le titre de MVP est totalement mérité pour le vétéran qui a réalisé une excellente saison d’été : « il avait prévenu en début d’été qu’il était très motivé et qu’il allait travailler comme jamais. Au vu de la saison de Fnatic, c’est totalement mérité pour Rekkles » a-t-il déclaré à notre micro.

Samedi : Fnatic dans la douleur

Sur le plan sportif, la première journée a réservé bien des surprises. En effet, le duel entre Fnatic et H2K, les deux favorites pour le titre européen à l’entame des Playoffs, a été particulièrement contesté malgré le manque d’enjeu pour les deux formations. Alors que H2K remporte le premier match grâce à une excellente composition autour du Cho’Gath d’Odoamne (et des excellents ultimes de Nuclear sur Ashe), Fnatic obtient les deux parties suivantes grâce notamment aux performances de Rekkles et de Broxah. La quatrième rencontre est probablement la plus disputée, les coéquipiers de sOAZ réussissant à résister aux assauts de H2K malgré une large différence en ressource. Toutefois, la formation entraînée par pr0lly ne craque pas et s’impose, forçant alors une ultime partie pour le plus grand plaisir des fans.

Résumé du week-end LCS parisienRekkles lors de la remise du trophée de meilleur joueur de la saison d'été

 

Mais, alors lors que la série a été particulièrement disputée, l’ultime rencontre s’est soldée par une victoire expéditive de Fnatic, qui s’impose en tout juste 25 minutes de jeu. En effet, Caps et les siens obtiennent très rapidement un avantage dans la phase de lane grâce à l’omniprésence de Broxah, ce dernier confirmant une fois de plus son importance au sein de l’équipe européenne.

Dès la fin de la rencontre, les fans de Fnatic (présents en masse ce week-end) explosent de joie tandis que sOAZ se prête au jeu en arrachant férocement un morceau de baguette lors de l’interview officielle. La fête est au rendez-vous bien que les joueurs de Fnatic auraient préféré participer à la vraie finale le lendemain.

Lors de la conférence de presse, Rekkles déclare que « Misfits les a surpris » mais que ce n’est pas vraiment la progression de la jeune formation européenne qui a fait la différence, mais plutôt « le manque de préparation et d’attention porté aux détails durant la semaine de pause ». Le vétéran et double MVP des LCS Europe ajoute également qu’après cette défaite, il avait étudié le style de jeu d’Hans Sama afin de s’inspirer de l’agressivité du jeune talent français : « Jouer face à Hans Sama a été un vrai choc, il m'a remis à ma place et j'ai vraiment dû me remettre en question suite à cette défaite ».

Dimanche : Et de quatre pour G2 Esports

Si l’ambiance du samedi était déjà survoltée, les milliers de spectateurs en plus lors de la grande Finale ont fait de l’évènement parisien l’un des plus grands jamais organisés par Riot. En effet, les gradins de l’AccorHotels Arena étaient presque entièrement remplis lors de la série opposant G2 Esports et Misfits.

A noter que pour la quatrième fois en cinq finales d’été des LCS Europe, au moins un des deux participants avait rejoint les rangs de la ligue durant l’année (la seule exception étant Elements en 2014, l’organisation ayant racheté une équipe déjà qualifiée en LCS), preuve du dynamisme du championnat européen.

Résumé du week-end LCS parisienL'entrée sur scène d'Hans Sama, nouveau favoris des fans français

 

 

La cérémonie d’ouverture a une nouvelle fois démontré l’engouement du public français pour ses compatriotes : le jeune Hans Sama recevant une ovation dès son entrée sur scène avant que le public ne reprenne en cÅ“ur un chant pour son anniversaire. Si les joueurs de Misfits paraissent impressionnés par l’évènement, les vétérans de G2 sont quant à eux stoïques et concentrés. Leur coach, Joey « Youngbuck » Steltenpool en profite pour jeter un regard froid à son vis-à-vis lorsqu’il dépose le trophée de champion du split, comme une mise en garde que les Rois de l’Europe ne tomberont pas facilement.

La série débute sur un premier match assez long mais bien contrôlé par les champions en titre. Bien qu’à égalité après un quart d’heure de jeu, les équipiers de Zven prennent l’avantage grâce à une meilleure exécution d’un combat dans la Midlane, pourtant engagé par Misfits. Une très bonne défense du Baron Nashor à 3 contre 4 permet à G2 d’obtenir le premier inhibiteur de la série et de finalement remporter la première manche en 38 minutes de jeu.

Lors de la deuxième partie, PowerOfEvil opte à nouveau pour Orianna tandis que PerkZ sélectionne Lucian, un champion sur lequel il a beaucoup évolué en début de saison mais sans obtenir de solides résultats (seulement 2 victoires en 7 matchs). Toutefois, le joueur croate domine la seconde moitié de la rencontre, obtenant de nombreuses éliminations (quatre en quelques minutes autour du Baron) tout en limitant l’impact d’Orianna. Alors que Misfits semblait à même de rivaliser avec les triples champions en titre, l’expérience de G2 fait la différence dans ce deuxième match.

Acculés suite à ses deux défaites, les challengers tentent le tout pour le tout avec un pick audacieux : Hans Sama sélectionne Draven, un pick iconique pour le jeune joueur français tant il apprécie le champion. « Draven semblait une bonne option lors de la Draft (opposé à Kog’Maw) et ça me faisait plaisir de pouvoir le pick en Finale » a déclaré l’ADC de Misfits en interview après la série.

Néanmoins les joueurs de G2 Esports étaient conscients de la possibilité du pick Draven « on y a pensé vu notre Botlane (NDLR Kog’Maw-Morgana), on savait que c’était une option pour Misfits et Hans Sama. On a opté pour une approche prudente afin d’éviter qu’il ne snowball » a précisé mithy lors de la conférence de presse.

Malgré cette approche prudente, Misfits prend le dessus en début de rencontre, obtenant 4 500 pièces d'or d’avance à 27 minutes de jeu. De plus, l’équipe réalise de bonnes rotations, permettant à Draven d’accumuler beaucoup de ressources ainsi que plusieurs éliminations.

Toutefois, l’expérience de G2 et son excellente synergie lors des combats vont faire la différence en fin de partie : sur un Baron engagé par Misfits, les triples champions d’Europe désengagent parfaitement le combat afin de se replacer et d’obtenir un meilleur angle d’attaque. Les équipiers de Maxlore se dispersent un peu, laissant alors à Zven la possibilité d’engager à nouveau un combat. L’ADC danois utilise son Saut éclair de façon offensive, réalisant de lourds dégâts avec son Kog’Maw. L’affrontement tourne rapidement en faveur de G2 qui passe devant grâce au Baron Nashor.

Ce retournement de situation casse totalement l’élan de Misfits qui est incapable de contrer le rythme désormais dicté par Trick et ses équipiers. Inexorablement les champions en titre siègent la base de Misfits qui finit par lâcher prise. Le triomphe est total pour G2 qui s’impose donc sur un score sans appel de 3 à 0, une première pour l’organisation qui était coutumière des 3 à 1 en Bo5.

Bien qu’habituée aux succès, l’équipe apparaît particulièrement heureuse lors de la cérémonie de remise du trophée, les joueurs réalisant notamment un tour d’honneur tant l’énergie du public parisien et la victoire donnent des ailes aux vétérans de la scène européenne.

Résumé du week-end LCS parisienUn succès supplémentaire pour G2 Esports

 

G2 Esports s’impose une nouvelle fois en finale d’un tournoi européen, portant à quatre son total de succès consécutifs, dépassant la performance réalisée par Fnatic entre 2013 et 2014. Cette performance place également la formation européenne dans un cercle très fermé, seule Flash Wolves (série également en cours pour les géants de la LMS) a réussi à remporter quatre titres de suite au sein d’une région majeure.

Pour Carlos « ocelote » Rodriguez, propriétaire et fondateur de l’organisation espagnole, ce succès est le résultat du travail de toute une équipe. « C’est un état d’esprit, on a envie de gagner, quelque soit le jeu (NDLR l’équipe CS:GO de G2 Esports obtenant également une victoire lors de la DreamHack Malmö quelques minutes seulement après le titre LCS) et notre équipe se réveillera plus tôt demain pour pouvoir travailler plus et progresser » a déclaré l’ancien Midlaner lors de la conférence de presse.

Worlds : G2 déjà tournée vers la Chine

Pour autant Alfonso « mithy » Aguirre Rodriguez demeure prudent pour les Championnats du monde, le Support espagnol, nommé meilleur joueur de la finale considère « que l’objectif de l’équipe doit être de se qualifier pour les quarts de finale de la compétition, à l’image de ce que l’on s’était fixé lors du MSI. Au-delà tout résultat ne sera qu’un bonus » a répondu mithy lors de la conférence de presse d’après match.

Si le parcours de l’organisation européenne a été particulièrement difficile en 2016, sa solide prestation lors du dernier Mid-Season Invitational laissait espérer un parcours honorable lors du tournoi international. Pour autant, les premières parties pourraient être compliquées tant la Meta est volatile, un point évoqué tant par PerkZ que par Youngbuck durant la conférence de presse ; « au début du tournoi, personne ne sait réellement comment bien maîtriser la Meta. Il faut pouvoir s’adapter rapidement afin d’éviter les pièges » a indiqué le coach des champions d’Europe.

Un point de vue partagé par Tektek, membre du cast de la petite finale à Bercy, qui a déclaré à notre micro que les chances de l’Europe seront certainement limitées le mois prochain en Chine. « La compétition sera difficile pour l’Europe car même les LCS NA ont démontré un solide niveau de jeu dernièrement (NDLR vainqueurs du Rift Rivals). En plus, outre la Corée du Sud, les autres régions asiatiques demeurent très dangereuses, j’ai été impressionné par le niveau de jeu de Flash Wolves dernièrement ».

La fête sera donc de courte durée pour G2 Esports qui doit désormais se préparer pour un bootcamp de plusieurs semaines en Corée du Sud. De son côté Fnatic va rapidement retrouver Berlin afin de préparer sereinement les Finales régionales. Si son succès face à H2K lui a redonné confiance, l’écart entre les quatre formations européennes participant au tournoi apparaît particulièrement faible. Alors que Rekkles a déclaré que d’après lui, Unicorns of Love était un adversaire à ne surtout pas sous-estimer, la solide performance de H2K face à Fnatic pourrait également donner des ailes à la formation emmenée par Jankos.