LoL : Worlds, les chances des équipes occidentales après la phase de groupes

Parmi les huit qualifiées pour la suite des Worlds, trois équipes sont occidentales : deux européennes et une américaine. Vont-elles parvenir à s'imposer et à se hisser jusqu'en demi-finale ?

Pour la première fois depuis 2013 trois équipes occidentales se sont qualifiées en quart de finale du Championnat du monde de League of Legends. Si elles ne font clairement pas figure de favorites, quelles sont les chances de Fnatic, Misfits et Cloud9 dans leurs matchs respectifs ?

Misfits face à l’ogre SKT

Certaines personnes estiment que SK telecom T1 est un meilleur tirage que Longzhu Gaming ou Royal Never Give Up, suite à une phase de groupe particulièrement agitée. Il est vrai que les champions du monde en titre n’ont pas été aussi dominants qu’à l’accoutumée, avec notamment un début de partie très fébrile. Si cette édition 2017 des Worlds est celle qui a le plus de chance de mettre un terme à l’hégémonie SKT, il ne faut pas enterrer trop vite l’équipe de Faker, invaincue depuis plus de deux ans en BO5 international, et dont la capacité d’adaptation dans ce format de match est de très loin la meilleure du monde.

Maxlore sera l’élément déterminant pour l’écurie européenne. Très efficace depuis le début du mondial, le jungler britannique devra focaliser son attention sur le warding topside et des ganks botlane en début de partie. En effet Hans Sama et IgNar sortent d’une bonne phase de poule, au contraire de Bang et Wolf qui ont tendance à jouer des picks demandant de scale pour être efficaces. La passivité de Peanut n’aidant en rien, si ce dernier est titulaire un focus botlane pourrait permettre à Misfits de snowball.

Les chances des équipes occidentales
Maxlore sera déterminant dans le match contre SKT (Crédit photo : LoL Esport)

Si Alphari réalise un excellent tournoi, il aura du mal à faire la différence dans son match-up direct, Huni et lui partageant le même profil. Tous deux adeptes du pick Trundle et des tanks de la méta, Misfits devrait essayer de jouer avec Shen, champion peu contesté par SKT en l’absence d’Untara, afin de garder ce focus sur la botlane.

Il y aura certainement des opportunités à saisir sur la midlane tant Faker fait preuve de négligence sur sa lane depuis le début de la compétition. Toutefois la champion pool de PoE sera un élément à surveiller, car le midlaner coréen fait ressortir son penchant pour les assassins depuis quelques temps (Fizz, Kassadin, Ekko), et sa Cassiopeia reste redoutable. Or le joueur allemand est connu pour sa capacité à ne jouer presque que des mages statiques, des proies de choix pour Faker.

Si les chances de qualification sont minces, Misfits aura très certainement un coup à jouer. Appuyer sur la botlane en début de partie pour enclencher un snowball semble être le meilleur plan d’attaque pour les vices champions d’Europe. Attention cependant à Blank, bien plus efficace que Peanut pour jouer défensivement en début de partie, et dont le warding est redoutable. Attention également au temps. En effet Misfits n’a pas brillé par sa capacité à conclure rapidement les parties et c’est dans le jeu en fin de partie que SKT excelle. S’ils ne veulent pas connaître le même sort qu’Edward Gaming, les européens devront prendre des risques afin d’écourter au maximum les parties.

Fnatic face à son histoire

Le 12 octobre dernier Fnatic crée l’exploit et devient la première équipe de l’histoire à se qualifier pour les quarts de finale des Worlds après une première semaine à 0-3.

Fnatic est un habitué des records et des exploits, et ce match contre Royal Never Give Up, remake de la demi-finale de la saison 3 contre Royal Club (défaite 3-1 des européens) où sOAZ et Uzi étaient déjà présents, est une opportunité pour l’écurie européenne d’écrire une nouvelle page de sa légende. Car ce quart de finale est celui qui semble le plus déséquilibré.

Les chances des équipes occidentales
Uzi et les Royal Club en 2013

Les vices-champions de Chine sont en effet l’une des équipes les plus agressives du tournoi, avec un jungler, Mlxg, omniprésent en début de partie et beaucoup de pression appliquée sur la carte, notamment botlane. Ce qui est l’exact opposé de ce qu’a proposé Fnatic pendant la majorité du tournoi, avec un Broxah très passif et des lanes plus ou moins livrées à elles même.

La chance de l’équipe européenne réside probablement dans la capacité de son jungler à faire rapidement snowball une sololane, surtout la toplane, LetMe semblant être le point faible de l’écurie chinoise. Le pick Rek’sai sera la clé dans le match-up jungle, les deux junglers l’ayant joué 2 (Mlxg) et 4 (Broxah) fois. C’est d’ailleurs avec ce champion que le joueur danois s’est montré le plus efficace, notamment dans le match contre GIGABYTE Marines où il a insisté sur la toplane pour faire snowball sOAZ.

Le toplaner français sera le deuxième élément clé de son équipe. Le mettre dans un match-up positif et lui donner de l’aide en début de partie semble être une solution pour garder le contrôle des lanes extérieures et forcer RNG à s’empaler sur la midlane.

Enfin comme contre toutes les équipes de la LPL le ban du combo Galio/Jarvan, ou au minimum Galio, sera obligatoire pour empêcher l’équipe d’Uzi de dive sa lane pour le mettre dans de bonnes conditions.

Dans un bon jour où tout leur réussit les joueurs européens peuvent créer la surprise, car les équipes chinoises nous ont habitués à des ratés monumentaux lors des mondiaux et pour RNG le dernier en date n’est autre que la finale de la LPL perdue 3 à 2 après avoir mené 2 à 0. S’il est peu probable que ce scénario se reproduise, il reste tout de même un petit espoir pour Fnatic.

Cloud9 et la botlane

Il existe deux Cloud9 : le topside composé d’Impact, Contractz et Jensen, et la botlane de Sneaky et Smoothie. Il arrive occasionnellement que ces deux parties interagissent entre elles avant les phases de regroupement à 4 ou 5. Mais la plupart du temps le jungler américain se focalise exclusivement sur sa midlane, délaissant complètement la duolane dans une méta où l’Encensoir ardent dicte le tempo des parties. Ainsi, parmi les Carry AD qualifiés en quart de finale, Sneaky possède le plus mauvais KDA (3,4), le moins de kill par partie (2,2), le plus mauvais farming (9,1 creep par minute) et le moins de gold produit par minute (408).

Quant à Team WE, il s’agit de l’équipe à l’origine du jeu chinois basé sur des dives à répétition de la botlane adverse avec le combo Galio/Jarvan ainsi qu’un toplaner très fort en teamfight et pouvant appuyer ses dives, comme Rumble ou Maokai. Ils sont également à l’origine du pick Caitlyn pendant ces Worlds, permettant à Mystic de détruire son vis-à-vis et de transformer le jeu AD centrique prévisible en une composition de siège très efficace. À noter que Sneaky a utilisé ce pick lors de la victoire contre AHQ, il sera donc très certainement disputé.

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C'est la capacité de C9 a joué avec son Carry AD qui fera la différence (Crédit photo : LoL Esport)

Mais le jeu de l’écurie chinoise reste massivement tourné vers son Carry AD, ce dernier étant responsable de 40,9% des dégâts de son équipe, deuxième de la compétition derrière Uzi, et avec une participation aux kills de 80%, la plus haute parmi les ADC.

Certains ont vu en ce tirage la chance pour une équipe NA d’enfin se qualifier pour les demi-finales des Worlds. Pour cela il faudra que Cloud9 change profondément son style de jeu et notamment son approche de la gestion de la botlane, car les performances du groupe nord-américain pendant la deuxième semaine n’ont pas rassuré, soit l’exact opposé de Team WE.

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