CSGO : Preview DreamHack Masters Malmo 2017

Après un mois de vacances bien méritées, l’heure de la rentrée a sonné pour les meilleures équipes mondiales. Seize d’entre elles ont rendez-vous à la DreamHack Malmö, coup d’envoi d’une nouvelle saison après les nombreux transferts post-Major. Entre les formations habituées à dominer la scène et qui n’ont connu aucun changement comme SK Gaming et Astralis, ou les nouveaux collectifs qui ont émergé tels que FaZe ou Na’Vi, la lutte pour la victoire finale devrait donner une première indication sur la nouvelle hiérarchie mondiale.

Groupe A : SK veut retrouver sa place au sommet

Après plusieurs mois de règne sur la scène mondiale, les Brésiliens de SK Gaming ont quitté prématurément le dernier Major. La faute aux Danois d’Astralis, qui ont su parfaitement contrer FalleN, étant préparés au moindre de ses mouvements. Un échec qui ne doit pas faire oublier la formidable série de SK, avec 5 victoires en 7 tournois majeurs dont un enchaînement victorieux DH Summer - ECS - ESL One Cologne. N’ayant connu aucun changement à l’intersaison et disposant toujours du meilleur joueur du monde en la personne de coldzera, l’équipe part logiquement favorite dans son groupe. D’autant plus qu’elle affronte en ouverture du tournoi B.O.O.T, formation asiatique qui va découvrir le haut niveau international et devrait faire office de faire-valoir. Hormis une énorme surprise contre une nouvelle équipe imprévisible ou un tirage au sort capricieux, rien ne devrait s’opposer à une revanche entre les Brésiliens et Astralis en finale.

Les Brésiliens de SK lors de leur sacre à l'ESL One Cologne. (ESL)

La deuxième place de ce groupe se jouera sans aucun doutes entre Cloud9 et North. Le nouveau format avec le match des gagnants joué en bo3 ne laissant que peu de place à une surprise, les deux équipes devraient se retrouver lors du dernier match du groupe, après s’être déjà rencontrées en ouverture. Un match qui s’annonce ouvert, entre des formations qui ont toutes les deux connues des changements. D’un côté les Danois de North, qui ont choisi de remplacer Magisk après six derniers mois difficiles où l’équipe a déçu offline, enchaînant les éliminations en phase de groupes. De l’autre Cloud9, qui malgré ses progrès entrevus à l’ESL One Cologne où elle a atteint la finale contre SK a débauché la paire tarik et RUSH de chez OpTic pour essayer d’apporter du soutien à Stewie2K, souvent forcé à des miracles pour sauver l’équipe. L’équipe la plus adaptée à son nouvel effectif devrait l’emporter, même si avec sa nouvelle configuration, Cloud9 semble mieux armée pour s’imposer.

Groupe B : La valeur sûre Astralis, l’imbrobable Virtus.pro

Situation similaire pour Astralis, l’autre équipe dominatrice depuis le début d’année. Même si les Danois n’ont pas remporté le moindre titre depuis les IEM World en mars, ils ont toujours réussi à atteindre le top 4 des compétitions dans lesquelles ils étaient engagés. N’ayant pas effectué de changement depuis leur défaite surprise contre Gambit en demi-finale du Major, ils arrivent à Malmö avec le statut de favoris. La démonstration contre SK à Cracovie reste là pour démontrer du potentiel de l’équipe, et le groupe B ne devrait pas offrir une résistance à la hauteur. Une équipe nettement en-dessous du lot, Renegades, une interrogation constante avec les Polonais de Virtus.pro ainsi qu’une équipe de Na’Vi séduisante sur le papier mais tout juste en reconstruction.

Depuis le retour de Zeus, accompagné par son coach Kane, l’autre place en play-offs semble promise à cette Na’Vi. Les transferts parfaits pour relancer une équipe qui s’est raté au Major et dont on attend beaucoup. Reste à savoir comment celle-ci va évoluer, le style de jeu de Zeus ayant considérablement changé depuis son aventure chez Gambit. Mais la plus grosse question du groupe reste quel visage Virtus.pro affichera lors du tournoi. Capables littéralement du meilleur comme du pire, de ne pas remporter un match à l’ESL One Cologne puis de faire top 4 au Major, avant de disparaître contre Immortals, les Polonais sont d’une inconstance chronique quand ce n’est pas simplement la motivation qui leur fait défaut. Difficile de prévoir quels VP se présenteront à la DreamHack, alors dans le doute autant ne rien attendre d’eux. C’est encore dans ces moments là qu’ils sont les meilleurs.

Groupe C : Saut dans l’inconnu

Dire que ce groupe est ouvert serait un doux euphémisme. Pourtant, on y retrouve les lauréats du dernier Major, Gambit Esports, qui devraient faire office de favoris. Sauf que tout a changé à l’intersaison pour les coéquipiers d’AdreN, avec le départ de Zeus et de leur coach kane suite à des tensions en internes. Résultat, Gambit se retrouve en reconstruction, sans sa star et l’homme qui l’a amenée au sommet. Difficile de prédire donc comment se comportera l’équipe en Suède, surtout lorsque les autres équipes du groupe font face à des incertitudes similaires. Leur premier adversaire sera mousesports, probablement la formation la plus faible des quatre et elle aussi en reconstruction après six derniers mois décevants. L’arrivée de suNny en provenance de PENTA Sports, où il a particulièrement brillé, devrait bénéficier sur le long terme à l’équipe. Mais les quelques semaines d'entraînement semblent trop justes, surtout au regard des performances online en dents de scie de mouz.

Gambit soulevant le trophée du Major Cracovie.

L’autre tête d’affiche du groupe est FaZe Clan. Longtemps présente dans le top mondial, l’équipe a connu un accident industriel au Major, qu’elle a quitté après un indigne 0-3 lors des rondes. Résultat, les 4 finales consécutives précédant le Major ont été oubliées et des changements majeurs sont arrivés. Le problème kioShiMa et allu, particulièrement peu inspirés lors du rendez-vous de Cracovie, ont été remerciés, faisant de la place pour GuardiaN et olofmeister. Deux superstars débordant de talent de plus dans une équipe qui n’en manquait déjà pas, mais aussi deux joueurs à l’inconstance criante ces derniers mois. La question est désormais de savoir si chacun de ses talents aura assez de place pour s’exprimer et si l’alchimie prendra. Si la réponse est oui, alors il faudra compter sur FaZe pour une place dans le top 4.

Enfin, pour boucler le groupe on retrouve Ninjas in Pyjamas, longtemps à la dérive avant le remplacement de friberg par REZ. Depuis ce changement les choses se sont quelque peu améliorées, puisque les Suédois ont remporté la DreamHack Valencia avant l’intersaison. Étant la seule formation du groupe à avoir bénéficié de plus d’un mois d’entraînement dans sa composition actuelle et avec la présence de leur coach THREAT qui peut se consacrer à plein temps à son rôle après la fin de ses études, NiP a clairement un coup à jouer.

Groupe D : Les Français en embuscade

Après une première participation à un Major, soldée par une finale à Cracovie, et sans changer son effectif, Immortals aurait dû arriver à ce tournoi plein de confiance et avec un nouveau statut de favori à défendre. Pourtant, l’intersaison a été mouvementée pour la formation brésilienne. Les rumeurs de conflits en interne se sont multipliées, au point que certains membres aient envisagé un départ pour rejouer avec fnx, mis à pied il y a quelques mois pour cause de… conflits en interne. Difficile donc de savoir à quoi s’attendre de la part d’Immortals, d’autant plus que l’équipe aura pour premier adversaire Fnatic. Une équipe grandement remaniée à l’intersaison après une accumulation de résultats décevants, et qui a vu olofmeister quitter le navire pour retrouver une équipe compétitive chez FaZe. Pendant ce temps, les échanges avec GODSENT ont continué comme il est désormais coutume tous les six mois, et Fnatic a promu Golden depuis son équipe Academy en espérant soulager flusha dans son rôle de leader. Si les premières sorties online de l’équipe en ESL Pro League ont été satisfaisantes, la faible adversité rencontrée jusque là pousse à la prudence.

Et les équipes françaises dans tout celà ? G2 Esports et Team EnVyUs se retrouvent une nouvelle fois réunies dans le même groupe, et débarquent en Suède avec deux trajectoires diamétralement opposées. Après un premier titre majeur conquis à Dallas lors de l’ESL Pro League, G2 a complètement raté son mois de juin, enchaînant les contre-performances et éliminations précoces. Les problèmes se sont accumulés dans une équipe qui s’est peu à peu déliée au point de plus être qu’une simple somme d’individualités, incapable de jouer ensemble ou trouver des solutions dans une accumulation de tournois ne laissant peu de place au entraînements. Mais après près d’un mois de pause, NBK- et compagnie n’ont pas vraiment convaincu lors de leur sortie au qualifier de l’ESL One New York. La question du leader en jeu est toujours d’actualité, shox ne convainquant pas vraiment dans ce rôle. Pourtant, le talent est présent dans l’équipe et les dernières performances de kennyS ont démontré qu’il était de retour au plus haut niveau. Il ne manque qu’un minimum de confiance à G2 pour retrouver les sommets en accédant aux play-offs. Problème, son match d’ouverture contre EnVy n’est pas forcément le meilleur moyen de se lancer sereinement dans la compétition.

Les Français de G2 Esports lors de la DH Tours.

En effet, les matchs entre les équipes françaises ont toujours une saveur particulière et se jouent souvent plus au mental qu’au niveau de jeu ou préparation. Et à ce jeu, c’est probablement EnVy qui a l’avantage. Après un printemps totalement raté, avec notamment un échec au Minor européen où elle était favorite, l’équipe a su rebondir et reste sur une série intéressante. Après avoir remporté la DreamHack Atlanta, dernier tournoi avant la trêve, l’équipe a réussi un parcours sans fautes lors des qualifiers où elle était engagée, gagnant notamment sa place pour l’ESL One New York aux dépens de G2. Dans un groupe abordable vu l’état des autres équipes, EnVy a certainement une carte à jouer. Voir les deux équipes francophones accéder à l’arbre final est envisageable, mais s’il y a bien quelque choses à retenir des derniers mois, c’est qu’il faut toujours s’attendre au pire quant à leurs prestations en phase de groupes.