Clap de fin pour Google Stadia : que s’est-il passé ?

Google Stadia va s’arrêter début 2023, 3 ans après son lancement. Ce service de cloud gaming n’a pas su attirer suffisamment d’abonnés. Voici pourquoi.

Depuis son lancement à l’automne 2019, Google Stadia ne semble pas avoir rencontré le succès escompté par le géant du numérique. Après à peine plus de 3 années d’existence, le service de cloud gaming doit mettre la clé sous la porte le 18 janvier 2023. Une courte durée de vie, qui démontre que ce mode de consommation de jeux vidéo n’est peut-être pas encore totalement au point.

Stadia, un troisième anniversaire et puis s’en va

En quoi consiste ce service de cloud gaming, concrètement ? C’est plutôt simple : il permet de remplacer une console de jeu en proposant des jeux accessibles directement en ligne. Ce qui donne la possibilité de jouer depuis n’importe quel écran, à condition que la connexion soit à la hauteur. Les utilisateurs accèdent à la plateforme grâce à un abonnement mensuel, qui ouvre l’accès au catalogue de Google Stadia.

L’expérience de jeu en cloud gaming semble assez satisfaisante lorsque le joueur passe par une box internet fibre. Une bonne liaison ADSL fait aussi l’affaire, à condition d’avoir une faible latence et un abonnement qui ne bride pas trop le débit. En revanche, ça devient déjà un peu plus compliqué avec les réseaux mobiles 4G et 5G. Tout dépend à la fois de la proximité des antennes avec l’appareil, et de la connexion requise par le jeu en cours.

Trop peu de licences populaires, pas de créations originales

La technique n’est vraisemblablement pas ce qui a manqué aux gérants du célébrissime moteur de recherche. C’est surtout sur le modèle commercial que Google aurait dû revoir sa copie. En soi, le service proposé par Stadia fonctionnait plutôt bien pour les différents abonnés. Mais ces derniers n’ont pas été assez nombreux au rendez-vous pour autant.

Ce n’est pourtant pas non plus le marché du cloud gaming qui pose problème. Au contraire, il se porte même très bien avec 1,5 milliard de dollars générés en 2021, pour un gain de 21,7 millions d’abonnés (d’après une étude menée par Newzoo).

Pour comprendre là où le bât blesse, il faut regarder du côté du catalogue. Certes, les titres sont nombreux, mais l’absence de certaines des licences les plus demandées à travers le monde se fait cruellement sentir. Notons tout de même la présence de titres du studio Ubisoft comme Assassin’s Creed ou Far Cry.

D’autre part, Google n’a pas su formuler de proposition vraiment originale, avec par exemple des créations maison. C’est d’ailleurs un aveu d’échec formulé par Stadia, puisque le catalogue trop restreint fait partie des raisons invoquées le 29 septembre dernier, lors de l’annonce de la fermeture à venir de Stadia.

Difficile aussi d’amener les joueurs sur console à délaisser ces dernières. Avec des abonnements comme le Xbox Game Pass ou PlayStation Plus, la concurrence est rude. Surtout que les tarifs sont dans la même tranche de prix : entre 8,99€ et 9,99€ par mois.