LoL : MSI 2018, les équipes du Play-in à surveiller

Le MSI débute dans une semaine. Focus sur deux équipes du Play-in qui pourraient créer la surprise et accéder à la phase de groupe du Main event.

Depuis la saison dernière les deux événements principaux du circuit League of Legends, le Mid Season Invitational et les Worlds, ont intégré une phase préliminaire à la compétition, le Play-in. Cette étape permet aux champions des ligues mineures de s’affronter et de potentiellement obtenir un ticket pour l’événement principal, comme ce fut le cas pour GIGABYTES Marines au MSI 2017 et pour 1907 Fenerbahçe Esports au mondial. Cette nouvelle formule a donc déjà fait ses preuves, permettant à des équipes peu connues de gagner en exposition et de prouver qu’elles peuvent faire chuter certaines formations des régions majeures.

Cette édition 2018 du MSI ne fait pas exception puisque deux formations du Play-in semblent en mesure de renverser l’ordre établi et obtenir une place pour le Main Event. Il s’agit des vainqueurs de la ligue turque, la TCL, BAUSupermassive et de la ligue d’Amérique latine Nord, la LLN, Rainbow7.

BAUSuperMassive : La Turquie plus forte que jamais

Depuis la création du tournoi, la TCL a représenté les régions Wildcard en 2015 et 2016, et a échoué de peu en 2017. Lors des deux précédents tournois, il s’agissait de la structure SuperMassive eSports. Mais depuis un an beaucoup de choses ont changé chez nos voisins, avec la qualification pour la phase de groupe des championnats du monde de Fenerbahçe. Menée par le midlaner coréen Tae-il « Frozen » Kim, passé notamment chez Longzhu Gaming, l’équipe turque s’est malheureusement retrouvée dans le "groupe de la mort" composé de Royal Never Give Up, G2 Esports et Samsung Galaxy. Cette performance a beaucoup inspiré ses concurrentes, et la majorité des formations de la TCL ont intégré un duo de coréens afin de se renforcer.

SuperMassive a bien évidemment suivi la tendance, et a réussi un recrutement de choix avec Chang-seok « GBM » Lee au mid, mais surtout de Hoi-jong « SnowFlower » No au poste de support et du coach Yeong-cheol « Irean » Heo. Ce trio du pays du "Matin Calme" est venu renforcer un effectif d’expérience puisque fabFabulous et Stomaged, respectivement toplaner et jungler, jouent ensemble depuis janvier 2016 et ont donc connu les différentes campagnes internationales. Quant au carry AD, Zeitnot, il a rejoint les rangs de SuperMassive en novembre 2016.

L’alchimie s’est rapidement créée, ce qui a donné un collectif ultra-dominant durant la saison régulière avec 93% de taux de victoire, 26 victoires pour 2 défaites et les Play-offs n’ont fait que confirmer cette tendance puisque l’équipe s’est imposée 3 à 1 lors de ses deux rencontres, et a donc remporté son troisième titre. Au sein d’une ligue de plus en plus compétitive avec des joueurs comme KaKAO, Chaser, Frozen, CoCo ou encore Cepted, la performance de SuperMassive est d’autant plus impressionnante.

Qui créera la surprise en Play-in ?
SnowFlower (à gauche) sera l'atout numéro de SuperMassive lors de ce MSI (Crédit photo : LoL esport)

La stabilité et la polyvalence de l’ancien joueur de Team Vitality permettent à l’équipe d’avoir en permanence la domination de la midlane, ce qui donne à Stomaged la possibilité de prendre l’ascendant dans la jungle. Mais l’arme principale du groupe n’est autre que son support coréen SnowFlower. Dans l’ombre des grands noms de la LCK depuis deux saisons, l’ancien joueur d’Afreeca Freecs a montré l’étendue de son talent tout au long du split. Avec en moyenne 10.6 assistances par partie et une avance de 382 golds sur son vis-à-vis à 15 minutes, la capacité de roaming et de playmaking du joueur lui permet d’impacter la carte et de faire snowball son carry AD.

Sur le papier cette version de SUP est très probablement la meilleure équipe issue d’une région mineure à aborder un événement international. Placés dans un groupe où seul KaBuM! e-Sports semble en mesure d’inquiéter les Turcs, c’est vers Flash Wolves et EVOS Esports que les joueurs d’Irean regardent. La rencontre contre les récents vainqueurs de la ligue vietnamienne nous donnerait très certainement une excellente rencontre entre deux styles opposés, mais un affrontement contre les quintuples champions de la LMS serait un vrai test. S’il y a un an la supériorité des coéquipiers de Maple était indéniable, la progression de la TCL et l’affaiblissement de la ligue taïwanaise pourraient donner un tout autre résultat.

Rainbow7 : enfin à maturité ?

Rainbow7, ce nom ne vous dit peut-être rien ou vous supposez qu’il s’agit des cousins d’Unicorns of Love, et pourtant il s’agit ni plus ni moins que de l’ancienne formation Lyon Gaming. Contraint de changer de nom peu après les derniers mondiaux au cours duquel elle a tenu tête à Team WE et Cloud9, cela n’a pas empêché le collectif de remporter et dominer une nouvelle fois la LLN, et ce malgré la suspension de son carry AD star WhiteLotus.

En constante progression depuis plusieurs saisons, l’équipe n’a jamais réussi à passer les tournois de qualification Wildcard ou bien les phases de Play-in. En 2017 c’est GIGABYTE Marines qui leur avait barré la route lors des phases de groupe du Play-in du MSI, et lors du mondial la formation n’avait pu mieux faire que tenir tête à Team WE, futur demi-finaliste, en poule, et à Cloud9, futur quart de finaliste. Si en termes de niveau de jeu Lyon Gaming ne semblait pas si loin que ça, le manque criant d’expérience a fini par avoir raison du groupe. Une telle domination régionale à un prix, et pour Lyon Gaming cela impliquait l’absence de concurrence et donc une incapacité à élever son niveau de jeu lors des grands matchs.

Qui créera la surprise en Play-in ?
Les 6 joueurs de Rainbow7 avec le trophée de la LLN (Crédit photo : LoL esport)

Désormais sous les couleurs de Rainbow7, le groupe a toutes les cartes en mains pour créer l’exploit. Tout d’abord l’expérience acquise en Chine devrait lui permettre de performer quand il le faudra. Ensuite la formation a hérité d’un groupe plus qu’abordable avec Gambit Esports, la plus faible des têtes de séries, et les modestes Ascension Gaming et Kaos Latin Gamers. De plus la suspension de WhiteLotus a permis au collectif de diversifier son jeu. Si Manu et Zeicro ont alterné durant l’Opening Season, l’équivalent du Spring Split, le premier terminant la saison régulière avec 38.5 de KDA, et seulement 2 morts sur l’ensemble du split, c’est Seiya qui est devenu l’élément central du collectif.

Car si c’est Manu qui restait dépositaire du DPS, c’est bien le midlaner qui a évolué pour devenir un laner dominant, avec une champion pool plus diversifiée qu’auparavant avec l’apparition d’Azir et Ryze. Enfin le MSI débutant le 3 mai, WhiteLotus sera de nouveau autorisé à participer aux compétitions officielles de Riot Games, même s’il n’est pas garanti que l’ADC argentin fera partie du voyage européen.

Les parcours de BAUSuperMassive et de Rainbow7 seront donc à surveiller lors de ce MSI. Les champions de la TCL peuvent clairement viser une qualification pour le Main-Event, et après pourquoi pas espérer plus. Les anciens Lyon Gaming auront certainement plus de mal à se qualifier, mais il est difficile de réellement jauger EVOS et Flash Wolves, tant les deux régions qu’elles représentent ont été irrégulières la saison dernière. Les vainqueurs de la LLN auront sûrement leur chance, et une qualification viendrait récompenser un groupe en constante progression depuis plusieurs années.

Qui créera la surprise en Play-in ?