LoL : Worlds, la LCK moins dominante ?

La Corée a semblé moins forte qu'auparavant pendant ces Worlds. Mais qu'en est-il réellement ?

Chaque année la principale interrogation des Worlds concerne la domination coréenne. Si la suprématie du pays du matin calme reste une évidence, les difficultés rencontrées par SK telecom T1 et ses compatriotes ont ranimé le débat concernant le « gap is closing ».

Le premier point concerne la phase de groupe : SKT a eu du mal, Samsung a terminé difficilement deuxième tandis que Longzhu s’est baladé. Au final les trois représentants de la LCK n’ont concédé que 3 parties, soit autant qu’en 2015 et une de moins qu’en 2016. La manière dont se sont déroulées les parties a conforté cette idée, les joueurs de kkOma ont dû réaliser d’improbables comebacks (deux fois contre Edward Gaming) pour s’en sortir, tandis que la formation de CuVee a été dominée à deux reprises par Royal Never Give Up et a eu du mal à convaincre. Néanmoins la Corée conserve le meilleur taux de victoires par région de la phase de groupe, 83.33%, loin devant la Chine deuxième avec 66.6%, et ce même dans le format BO1 de la phase de poule plus propice à d’éventuelles surprises et stratégies « cheesy ».

Ensuite vient le cas SK telecom que nous avons traité dans un article qui lui est dédié. En résumé, l’équipe n’a pas convaincu, a profité des erreurs de ses adversaires et à des retournements de situations invraisemblables. Les doubles champions du monde auraient très bien pu terminer avec une ou deux défaites de plus au compteur (l’équipe possède une différence de gold à 15 minutes de -273, la onzième sur 16 équipes). Il est donc clair que Faker et les siens ont été moins dominants qu’à l’accoutumée, avec seulement 68.75% de leurs parties remportées, 57.9% si on prend en compte la finale contre Samsung, contre 70% l’année précédente (80% contre les équipes non coréennes) et 93.75% en 2015 (100% jusqu’à la finale contre KOO Tigers). La vraie différence est venue du fait que l’équipe n’a pas su élever son niveau de jeu lors du passage en BO5 ce qui faisait habituellement sa force. Si la formation devenue pour le grand public la référence de la domination de la LCK n’a su remplir son rôle, Samsung se l’est approprié pour dominer de la tête et des épaules les phases finales.

La LCK moins dominante pendant les Worlds ?La LCK moins dominante pendant les Worlds ?

Pour la cinquième saison consécutive la Coupe de l'invocateur est remporté par une équipe coréenne (Crédit photo : LoL esport)

Les champions du monde ont en effet concédé deux parties à la formation chinoise de RNG pendant la phase de groupe, mais par la suite Ambition et ses coéquipiers ont gagné 9 de leurs 10 parties, passant de 66.6% de victoires en poule à 90% en phase finale. En cumulé l’équipe atteint 81.25% de taux de victoire, ce qui est plus que SKT la saison précédente. Concernant Longzhu, champion de Corée, ce taux est de 100% avant la défaite contre Samsung. En cumulé les équipes de la LCK atteignent 75% de victoires en 32 parties contre des équipes étrangères, contre 81.25% en 2016 sur le même nombre de parties. Si on exclut les performances de SKT lors de cette édition, Samsung et Longzhu arrivent à ce taux de 81.25%.

En conclusion, non, la domination de la Corée n’est pas moindre que les années précédentes. Ce sont les difficultés de SKT, couplées à l’élimination dès les quarts de finale de Longzhu, qui donnent l’illusion d’un écart qui se resserre. Si cette suprématie semble plus fragile que les années passées, c’est surtout celle de SK telecom qui a pris fin. La région, elle, conserve une avance confortable sur ses adversaires, malgré les très bonnes performances des équipes chinoises à domicile pendant les derniers championnats du monde.