OW : L'Overwatch League un succès après la fin de l'étape 1

Après 5 semaines de compétition et la victoire de London Spitfire, il est temps de faire un premier point sur le stage 1 de l'Overwatch League.

Pendant près d’une année, l’Overwatch League est apparue aux yeux de beaucoup comme un projet chimérique, impossible à réaliser tant l’idée était ambitieuse et novatrice. Les semaines sont passées très rapidement, et nous voici déjà à la fin de la première étape (stage 1) de la saison inaugurale. Il est à présent l’heure de revenir sur cette compétition, et d’en établir un premier bilan.

En ce qui concerne l’organisation et la production, Blizzard avait réalisé de très importants investissements afin d’assurer une qualité proche des références de l’industrie que sont l’ELEAGUE ou les principaux championnats de League of Legends. Le résultat est satisfaisant bien que de nombreux problèmes persistent, notamment sur le travail des observateurs.

Enfin vis-à-vis de l’aspect compétitif, la première étape de la saison n’aurait probablement pas pu mieux se dérouler : aucune formation n’a réellement dominé la compétition puisque les favoris ont chuté à plusieurs reprises (New York chutant également en finale), tandis que le classement a été en constante évolution. Si au final, c’est bien l’une des favorites pour le titre qui s’est imposée (London), la saison a été particulièrement relevée et imprévisible.

Une entrée en matière réussie

Outre la mise en place d’un système de franchises géolocalisées, le principal défi de l’Overwatch League était de créer un championnat populaire sur un jeu où les compétitions n’ont jamais vraiment attiré un public très important sur les plateformes de streaming. En effet, si l’Overwatch OGN APEX était assez populaire en Corée du Sud, les seuls bons chiffres du jeu furent obtenus assez tardivement (près de 18 mois après le lancement d’OW) lors des phases finales de l’Overwatch World Cup 2017, le stream officiel Twitch dépassant alors les 225 000 spectateurs à son plus haut.

Retour sur le lancement de l'OWL

La scène de l'Overwatch League durant la saison régulière (Crédits MLG)

Alors que de nombreux fans et professionnels du milieu ont ouvertement critiqué le projet développé par Blizzard, considérant notamment que l’OWL était condamnée à des scores d’audience limités et que son échec programmé risquait de fragiliser l’Esport à long terme, l’inauguration de la compétition a obtenu des résultats très impressionnants avec un pic d’audience à 436 789 spectateurs sur Twitch.

En outre, le niveau de production était semblable aux attentes des fans et des professionnels du milieu, avec une équipe de cast solide, une scène clairement au niveau des références du milieu et une expérience sur le stream correcte bien que perfectible.

Un spectacle à la hauteur des investissements réalisés

Outre l’aspect production, le moteur principal de l’audience demeure une compétition disputée où le niveau de jeu global est très important. L’un des avantages (mais également inconvénient puisque sa mise en place a éliminé les ligues régionales) de l’Overwatch League réside dans le fait que le championnat regroupe les effectifs des meilleures ligues de la scène compétitive. Ce mélange a créé une compétition au plus haut niveau, où les résultats furent assez imprévisibles tout au long de la saison.

Les actions de joueurs comme Pine, Profit, DreamKazper ou encore SoOn ont marqué le stage 1

Si au départ Seoul paraissait intouchable, l’organisation coréenne a chuté à de nombreuses reprises lors des dernières semaines de la première partie de la saison, se faisant même éliminer des playoffs par Los Angeles Valiant lors de l’ultime rencontre du stage 1. Au même titre, London et New York se sont inclinées face à des formations occidentales (respectivement Boston et Philadelphia), preuve qu’aucune équipe ne domine réellement les débats.

De plus, les deux dernières semaines ont démontré que toutes les franchises, même les plus faibles sur le papier avaient leur place au sein de l’OWL. Florida, Dallas et Shanghai ont présenté un meilleur niveau de jeu et une progression laissant à penser qu’elles pourraient accrocher de nombreuses équipes dans le futur. Cet environnement est à la fois un moteur de développement pour les joueurs, mais également un cadre favorable pour les spectateurs puisque de moins en moins de rencontres semblent dépourvues d’intérêt.

Preuve de ce resserrement généralisé au sein de la compétition, cinq des douze matchs de la cinquième journée de la première étape ont nécessité une manche supplémentaire pour déterminer un vainqueur. Parmi ces rencontres, San Francisco et Florida, deux équipes évoluant au fond du classement de la ligue, ont accroché Seoul et Philadelphia, des formations luttant pour une place dans le top 3.

Qu’attendre de la suite de la saison ?

Si un bon lancement est important, il est capital de juger une compétition comme l’Overwatch League sur le long terme. Si les scores d’audience sont restés très intéressants bien après la première journée, il faut désormais pouvoir observer les tendances et analyser l’évolution sur le long terme.

Le principal enjeu pour Blizzard est d’améliorer l’expérience des spectateurs, toutefois la réalisation et le travail des observateurs ne sont pour le moment pas au niveau des références du milieu. Si Nate Nanzier, le responsable de l’Overwatch League s’est exprimé sur le sujet, évoquant notamment un audit interne, ainsi que des ateliers afin d’améliorer ce processus, ce sujet doit être impérativement résolu dans les semaines à venir.

Retour sur le lancement de l'OWL

Le travail des observateurs n'est pas toujours au niveau selon les fans (Crédits MLG)

Du côté de l’audimat, l’Overwatch League semble avoir trouvé un public fidèle, malgré des horaires beaucoup plus pensés pour l’Amérique du Nord (et l’Asie) que l’Europe. Avec une audience dépassant en permanence les 100 000 personnes sur le stream anglais, quelque soit l’heure ou l’affiche de la rencontre, le pari paraît pour le moment gagné pour Blizzard. Par ailleurs, le projet de mettre en place un système de récompenses des spectateurs sur Twitch (voir notre article sur le sujet ) pourraient faire croître substantiellement les vues de la compétition.

De plus, la signature de cinq sponsors dès les premières semaines de la compétition confirme l’attractivité du championnat (mais également de la scène Esport en général) pour des acteurs non-endémiques (Toyota, T-Mobile et Sour Patch Kids ayant signé un partenariat avec la ligue). Reste désormais à voir si de nouvelles entreprises feront également le choix de rejoindre l’Overwatch League en cours de saison.

London s'est imposée de justesse lors de la finale du stage 1

Concernant l’aspect compétitif, l’écart entre les équipes s’est drastiquement resserré au cours des deux dernières semaines, ce qui est une excellente nouvelle puisque la parité au sein d’une ligue sportive est généralement moteur de croissance. D’autant que le changement de Meta (via le nerf d’Ange) et la possibilité de signer des agents libres durant les prochaines semaines (on attend notamment la signature d'aKm à Dallas ou encore les premiers pas de Geguri avec Shanghai), pourraient redistribuer les cartes au sein de la hiérarchie actuelle. La suite de la saison devrait donc présenter bien des surprises au sein de l’Overwatch League.

En conclusion, il faut reconnaître en toute objectivité le succès actuel des cinq premières semaines de la saison inaugurale de l’Overwatch League. Cependant, l’année est longue et de nombreux obstacles pourraient se dresser sur le chemin de cette toute jeune compétition. Si Blizzard a su réaliser un produit différent et novateur, l’entreprise doit encore améliorer de nombreux points avant de pouvoir rivaliser avec ses principaux concurrents.

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