Test de Ghost of Yotei : ce jeu vous fait vivre un vrai film de samourai
Quatre ans après le succès phénoménal de Ghost of Tsushima, Sucker Punch revient avec Ghost of Yotei, une suite attendue qui devait relever un défi colossal : prolonger l’expérience unique du premier opus tout en offrant un regard neuf sur le Japon féodal. Après plusieurs semaines de jeu, une chose est claire : le pari est réussi, et même au-delà.
Ce nouveau voyage, exclusif à la PS5, n’est pas seulement un jeu d’action-aventure en monde ouvert, c’est une véritable déclaration d’amour au cinéma de samouraï et au Japon.
Une histoire simple mais sublimée par sa narration
Sur le papier, Ghost of Yotei raconte une trame assez classique, presque légère, évoquant davantage une histoire de vengeance que de guerre totale. Mais à l’image des grands films japonais, ce n’est pas tant l’intrigue qui compte que la façon dont elle est racontée.
Les séquences narratives brillent par leur poésie et leur intensité, s’inspirant ouvertement des plus grands maîtres du cinéma nippon. On ressent constamment l’impression de participer à un film de samouraï vivant, une sensation renforcée par les différents modes de jeu cinématographiques disponibles.
Pour ma part, j’ai adoré basculer d’un style à l’autre : explorer en mode Watanabe (Samurai Champloo), puis passer aux combats en Kurosawa ou Miike. Chaque plan, chaque duel, devient alors une scène unique, façonnée pour être contemplée autant que jouée.
Un monde ouvert poétique et vivant
Si l’exploration était déjà une force de Ghost of Tsushima, elle atteint ici un tout autre niveau. Le Japon de Ghost of Yotei est sublime et varié, avec des biomes marqués et mémorables.
- Des montagnes enneigées qu’on escalade pour admirer des panoramas grandioses,
- Des forêts denses et silencieuses où la nature respire,
- Des plaines balayées par le vent, peuplées d’animaux qui nous accompagnent dans notre course,
- Des villages et des sanctuaires imprégnés de culture et de traditions locales.
Le vent est omniprésent, véritable fil conducteur visuel et sonore. Il donne vie aux paysages, fait danser les feuilles, rythme les combats. L’effet est saisissant, et couplé à une palette de couleurs magistrale, il donne à chaque instant l’impression d’être plongé dans une peinture animée.
L’exploration ne tombe jamais dans la redondance : quêtes secondaires, légendes locales, trésors cachés… On se laisse porter, toujours curieux de ce que la prochaine colline ou le prochain sentier nous réserve.
Le gameplay : un film de samouraï interactif
Là où Ghost of Yotei impressionne le plus, c’est dans son système de combat. Sucker Punch a clairement voulu transformer chaque affrontement en une chorégraphie digne d’un duel cinématographique.
Les animations sont d’une précision redoutable, chaque coup de katana porte un poids et une intention. On passe d’un duel 1v1 tendu à des affrontements contre plusieurs ennemis où toutes les approches sont possibles :
- Combat frontal : avec katana, odachi, lance, double lames, arc ou même fusil.
- Infiltration : éliminations silencieuses, pièges, ruses.
- Combos chorégraphiés : enchaînements fluides qui transforment le joueur en véritable maître de sabre.
L’arsenal est riche, chaque arme offrant une approche spécifique, et les objets utilitaires dynamisent encore plus les affrontements. On se sent libre, puissant, et surtout acteur d’un spectacle visuel et sonore époustouflant.
Le système de progression, avec ses compétences, tenues et éléments de lore inspirés de la mythologie japonaise, renforce cette impression de profondeur et de cohérence.
Technique et mise en scène
Graphiquement, le jeu est une claque, mais n'est pas révolutionnaire. Le moteur de la PS5 est exploité à fond : textures fines, lumière naturelle, fluidité exemplaire. Mais c’est surtout la direction artistique qui impressionne.
Chaque biome, chaque combat, chaque cinématique est pensée comme un tableau. La caméra se place avec une justesse incroyable, et les modes cinématographiques transforment encore plus l’expérience en une ode au cinéma japonais.
Comment ne pas mentionner la DualSense qui est au cœur du jeu. En plus d'être subtilement utilisé pour les sons ambiants comme des chocs de katana ou du vent, elle joue aussi un rôle dans certains éléments comme la cuisine. L'utilisation de la manette PS5 est très bien pensé dans le jeu et je dirais que Ghost of Yotei est le jeu qui pousse son utilisation à fond.
Seul bémol : les expressions faciales manquent parfois de subtilité, ce qui peut amoindrir l’impact émotionnel de certaines scènes clés.
| Points forts | Points faibles |
|
Une mise en scène poétique, digne des plus grands films de samouraï. Un monde ouvert magnifique, varié et fluide à explorer. Des combats chorégraphiés incroyablement immersifs. La richesse du gameplay entre infiltration, affrontements et exploration. L’hommage vibrant au Japon et à sa culture. Utilisation exemplaire de la manette DualSense |
Le format monde ouvert, bien que maîtrisé, reste classique. Les émotions faciales perfectibles, qui limitent l’impact de certains moments narratifs. |
Verdict
Ghost of Yotei est un chef-d’œuvre.
Sucker Punch a réussi à proposer une suite à la hauteur de son illustre prédécesseur, tout en poussant encore plus loin l’expérience cinématographique et poétique.
Oui, la formule du monde ouvert peut sembler familière. Oui, les visages auraient gagné à être plus expressifs. Mais face à la richesse du gameplay, à la beauté du monde, à la puissance des combats et à l’amour évident pour le Japon et ses films de samouraï, ces défauts paraissent bien mineurs.
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Ghost of Yotei est un incontournable de la PS5, un voyage qu’aucun joueur ne devrait manquer.
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