Test de Metroid Prime 4 Beyond : Samus signe un retour magistral… mais pas parfait
Après huit longues années d’attente (oui, huit…), Metroid Prime 4: Beyond débarque enfin sur Nintendo Switch 2, et on a pu y jouer en avance grâce à un code envoyé par Nintendo. Verdict ? Retro Studios livre un épisode aussi somptueux que dense, fidèle à l’esprit de la saga… tout en introduisant quelques idées discutables qui viennent parfois gêner l’immersion.
Mais soyons clairs dès maintenant : Beyond est un excellent Metroid Prime, un vrai retour en grâce pour la licence, et probablement l’un des plus beaux jeux jamais sortis chez Nintendo.
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Une ambiance SF inégalée, et une Switch 2 qui envoie du lourd
Metroid a toujours été une série d’atmosphère. Ici, Retro Studios dévoile Viewros, une planète splendide, hostile, mystérieuse et incroyablement vivante.
Grâce à la puissance de la Switch 2, on a :
- des panoramas extraterrestres magnifiques,
- des effets de lumière bluffants,
- des installations industrielles ultra détaillées,
- et une direction artistique qui frappe fort.
Certaines zones marquent durablement, notamment l’usine suspendue alimentée par des orages permanents, un bijou d’ambiance oppressante.
D’autres sont plus convenues (le labo enneigé ou les mines un peu génériques), mais l’ensemble reste de très haute volée.

Gameplay : du Metroid Prime pur jus, enrichi mais pas dénaturé
Côté gameplay, pas de révolution totale, et c’est très bien.
- Le lock-on,
- les phases d’exploration,
- la précision du level design,
- et le flow général
reprennent la formule des Prime originaux.
Les nouveaux pouvoirs psychiques apportent des variantes intelligentes. Ils ne refondent pas le gameplay, mais ajoutent quelques twists sympas dans les puzzles et boss fights, notamment le contrôle à distance du Control Beam.
Le rythme est exemplaire : on explore, on débloque, on revient, on comprend, on progresse. Retro Studios reste maître dans l’art du level design qui apprend au joueur en silence.

Sol Valley et la moto Vi-O-La : bonne idée… ou gadget ?
Grande nouveauté : la zone désertique « Sol Valley », hub gigantesque où Samus roule sur la moto Vi-O-La.
C’est fun, fluide, stylé, et même groovy (merci les riffs de guitare dans la zone de Volt Forge).
Mais… est-ce que c’était nécessaire ?
Franchement, pas tant que ça.
Le jeu canalise systématiquement ta progression en fonction des power-ups, donc on reste dans une structure « semi-ouverte » proche de Metroid Prime 3.
La moto sert, mais elle n’était pas indispensable. Un ajout cool, pas essentiel.

Un point faible : la collecte des cristaux verts
Samus doit collecter régulièrement une ressource : les cristaux verts.
C’est plutôt fun au début…
… jusqu’au moment où le jeu te bloque avant le final si tu n’en as pas assez.
Rien de dramatique, mais ça casse un peu le rythme, surtout dans un Metroid où on s’attend à être puni par l’exploration, pas par une mécanique de farming.
Le récit : de bonnes idées, mais un final en demi-teinte
L’histoire introduit :
- les Lamorn, anciens habitants psychiques de Viewros,
- un groupe de soldats de la Fédération perdus sur place,
- Sylux comme menace galactique,
- et une prophétie (classique mais efficace).
Contrairement à ce qui a circulé en ligne, les personnages ne sont pas trop bavards, loin de là. On reste dans l’ADN Metroid : peu de dialogues, beaucoup de solitude.
Là où ça pêche, c’est :
- un final un peu faible,
- une absence de vraies réponses,
- et une impression générale de setup pour une nouvelle trilogie.
On sent que Beyond prépare quelque chose… mais n’offre pas une conclusion mémorable.

Un gros défaut pour finir : pas de retour avant le point de non-retour
C’est probablement la plus grosse faute de game design du jeu.
Une fois le point de non-retour franchi, impossible de revenir dans sa sauvegarde pour compléter la carte ou récupérer les power-ups manquants.
À moins d’avoir prévu un backup… ce que le jeu n’indique JAMAIS.
Un non-sens dans un Metroid Prime.
Technique et confort de jeu
- Joué en Mode Performance : 1080p / 120 FPS.
- C’est d’une stabilité impressionnante.
- Les options de contrôle sont nombreuses (heureusement, car la touche de saut diffère entre Samus normale et Morph Ball par défaut… ce qui est absurde).
Verdict : un Metroid Prime excellent, mais pas aussi légendaire que la trilogie originelle
Metroid Prime 4: Beyond réussit l’essentiel :
- un univers SF fascinant
- une ambiance incroyable
- un gameplay classique mais affûté
- une exploration toujours aussi gratifiante
- une technique impeccable
Mais reste freiné par :
- un final un peu mou
- quelques choix de design discutables
- la moto et le monde ouvert pas toujours nécessaires
- l’absence de post-game libre (impardonnable pour les complétionnistes)
Malgré ces défauts, Beyond est un retour en force, un jeu excellent qui rappelle pourquoi Metroid Prime est une saga culte… et pourquoi on est prêts à replonger encore et encore.

8,5/10
Un must-have pour tout fan de Metroid ou de SF, et un des meilleurs jeux de la Switch 2.