Ce cinquième jour du Play-in nous offrait les deux premiers BO5
qualificatifs pour la phase de groupe des Worlds, Cloud9 contre Lyon Gaming et Fnatic contre Hong Kong Attitude. En bref ce qu’il faut retenir :
→ Les deux équipes occidentales se sont imposées 3 à 0 ;
→ Cloud9 a globalement maîtrisé son sujet, même si la deuxième partie a longtemps semblé leur échapper ;
→ Fnatic est monté en puissance au cours de son BO, mais le résultat final ne reflète pas la physionomie de la rencontre
;
Cloud9 vs Lyon Gaming
→ Si ce match devait se résumer en deux mots ce serait “pression midlane”
→ Cette notion est la clé de voûte du début de partie dans le jeu compétitif. Le principe est assez simple : permettre à
son midlaner de push rapidement sa vague de creep afin qu’il puisse décaler ensuite sur la carte et mettre la pression à l’adversaire, que ce soit en posant un jalon de vision loin dans la jungle
adverse, en soutenant son jungler au cours d’une invade ou tout simplement en décalant sur une lane.
Jensen est au centre du jeu Cloud9 (Crédit photo : lolesport)
→ Cloud9 est une équipe dont le jeu en début de partie repose presque exclusivement sur ce modèle. Contractz rôde beaucoup
autour de Jensen dans les premières minutes afin de donner un avantage à son midlaner. Le danois excelle dans le snowball de cet avantage, il devient donc rapidement libre de tout mouvement.
→ Lors de la première partie Cloud9 obtient la pression suite au gank niveau 2 d’Oddie : le jungler des Lyon récupère le
premier sang sur la toplane, mais abandonne la partie basse de sa jungle. Contractz invade avec l’appui de sa botlane. Le buff bleu est récupéré, le premier d’une longue série.
→ En connaissant le timer de réapparition du buff bleu et avec un bon travail de vision Cloud9 a forcé la Syndra à sortir
de sa lane pour aider son jungler qui devait smite le buff pour ne pas le laisser à ses adversaires. Seiya perd ainsi du temps, du mana et donc la pression.
→ Dans la troisième partie, le swap de la botlane Lyon, qui avait la pression sur sa lane en début de partie, libère Cloud9
qui en profite pour reprendre l’avantage. Jensen gère parfaitement son match-up, le Jayce de Seiya est très vite limité, proche de l’inutilité. Au cours des parties 1 et 3, par le biais de la
pression midlane, l’équipe nord-américaine s’est imposée en 24.47 et 27.35 minutes.
→ Au cours de la deuxième partie, Oddie prend l’avantage sur son vis-à-vis grâce à une très bonne invade au niveau 2. Il en
abusera pour prendre le contrôle de la vision dans la jungle basse des C9, privant Jensen du buff bleu. Avec la pression Seiya peut suivre son jungler dans la jungle adverse.
→ Mais les Lyon Gaming, en plus de souffrir de malchance (trois dragons tués, dont deux d’air), accusent un manque cruel
d’expérience de shotcall en milieu et fin de partie. Les ultimes d’Orianna et de Jarvan sont utilisés presque uniquement en monocible, l’équipe se précipite malgré la pression mise par les supers
sbires sur les sidelanes … Comme contre Team WE en poule les champions de la LLN finissent par perdre.
→ Très proches de la victoire dans cette deuxième manche, Oddie et ses coéquipiers auront eu le mérite de faire douter
Cloud9 pendant plus d’une heure, portant le temps de la partie la plus longue du tournoi à 61.49 minutes.
Fnatic vs Hong Kong Attitude
Même s’ils se sont imposés 3 à 0, les Fnatic ont exposé de grosses faiblesses au début des parties 1 et 2, les mêmes que lors de la phase de poule, qui leur ont coûté une défaite contre Young
Generation :
→ Caps est un joueur talentueux et très agressif, mais il évolue au côté d’un jungler, Broxah, presque inexistant en début
de partie, ce qui le met régulièrement en position dangereuse ;
Caps aura besoin d’un Broxah performant lors de la phase de poule (Crédit photo : lolesport)
→ La botlane Fnatic a été battue dans son 2v2 même avec un match-up très positif comme Xayah/Janna contre
Tristana/Alistar
→ Les échanges de tours/objectifs en début de partie sont absolument affreux. Ils sont toujours négatifs pour Fnatic, peu
importe la situation de départ ;
→ La gestion des vagues de creeps sur les sidelanes est également problématique puisqu’à part sOAZ aucun membre de l’équipe
ne semble s’en soucier, ce qui oblige le toplaner à être partout pour éviter de subir trop de pression sur les côtés de la carte ;
L’écurie européenne a malgré tout montré une belle évolution au cours du match, corrigeant en partie à ses erreurs, et a montré un certain nombre de points positifs :
→ Caps a réussi un très bon BO malgré une aide très limité de Broxah. Dans la troisième partie le jungler danois est
intervenu très rapidement sur la midlane, donnant un gros avantage à son midlaner qui a largement dominé la partie. Caps termine cette rencontre avec 12 kills, le record du tournoi ;
→ sOAZ a été exceptionnel. Omniprésent, le toplaner français a tout fait pour porter son équipe, alternant entre gestion
des lanes extérieures, countergank sur la midlane et domination de sa propre lane ;
→ Broxah s’est montré très habile dans sa capacité à engage les teamfights ou à attraper une cible isolée, ce qui a fait
grandement la différence dans la première partie ;
→ Le Baron Nashor a été très bien sécurisé et exploité par Fnatic, leur assurant pratiquement la victoire à chaque prise de
l’objectif ;
Mais il faut également prendre en compte que Hong Kong Attitude a enchaîné les erreurs, notamment de draft, ce qui a permis à Fnatic de s’imposer :
→ HKA a à plusieurs reprises effectué des choix de draft contestables, comme le Kassadin en blind pick, l’Ezreal jungle
avec des lanes faibles, les picks Jayce et Vladimir sur la midlane ou encore le Rumble sur la toplane qui sont loin d’être optimaux dans la méta actuelle ;
→ Godkwai a été particulièrement peu performant dans les deux parties qu’il a disputées, annulant l’absence de Broxah en
début de partie ;
→ L’équipe taïwanaise n’a pas su snowball efficacement son avantage, surtout dans la première partie, et n’a jamais été
efficace dans son warding ;
En rassurant à des degrés différents, Cloud9 et Fnatic rejoignent la phase de groupe principal du tournoi. Les Américains rejoindront soit le groupe A (SK Telecom T1, EDward Gaming, ahq e-Sports
Club), soit le groupe C (G2 Esports, Samsung Galaxy, Royal Never Give Up). Pour les Européens ce sera soit le groupe A, soit le groupe B (longzhu Gaming, Immortals, GIGABYTE Marines).
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