Dishonored : La Mort de l'Outsider
Review – Dishonored : La Mort de l’Outsider : un dieu et des morts

Dishonored : La Mort de
l’Outsider est la suite de la licence débutée en 2012 par Arkane Studios, où l’action se situe sur le continent de Serkonos. Le premier volet prend lieu au sein
d’une ville infestée de rats, de traîtres, de cadavres dans les rues et d’assassins se téléportant de toits en toits. Alors que Dishonored débute lors de l’assassinat de l’Impératrice Kaldwin, sa
suite s’exprime plusieurs années plus tard lorsque sa fille, Emily Kaldwin, est Impératrice et va subir un coup d’état. Il s’agit aussi du moment où l’on rencontre la mystérieuse
Meagan Foster, propriétaire du Dreadful Wale, un chalutier à l’aspect sinistre – comme la majorité des bâtiments de Karnaca en soit.
Après avoir arpenté les rues de Dunwall sous les traits de Corvo Attano et voyagé à travers Karnaca sous ceux d’Emily Kaldwin, l’Impératrice de Serkonos, Arkane
Studios nous donne l’occasion de retourner une fois de plus sur les terres de l’huile de baleine. Billie Lurk, aussi connue sous le nom de Meagan Foster, sort désormais de l’ombre
pour accomplir la mission ultime de tout assassin : mettre fin à la vie d’un dieu.
Dishonored : La Mort de l’Outsider s’attarde là sur un personnage à la fois mystérieux, honorable et dangereux. Lors du coup d’état, elle aide à de multiples reprises Corvo Attano/Emily
Kaldwin (tout dépend lequel vous incarnez), afin de faire récupérer son trône à l’Impératrice légitime. Dans La Mort de l’Outsider, le contrat est affiché dans le titre : Billie Lurk
va tuer l’Outsider. Néanmoins, une hésitation pointe : sera-t-elle seulement capable de détruire une entité porteuse de tant de pouvoir ?
Un dieu et des morts
La scène est plantée rapidement lorsque Billie sort délivrer Daud, son mentor au sein des assassins : ciel sombre, quelques torches sur les murs, chiens prêts à sauter à la gorge de n’importe qui,
gardes taciturnes… Bienvenue en Karnaca. Ici, une secte en a remplacée une autre : les Aveuglés sont puissants, nombreux, et obsédés par tout ce qui est lié à l’occulte, le Grand Vide, et notamment
l’Outsider. Daud, votre mentor est uniquement présent pour vous donner un but, une dernière mission, comme il en avait coutume lorsque vous étiez son assassin. Selon lui, toutes ses morts, ses
assassinats, ses emprisonnements et ses fanatiques sont à imputer uniquement à une seule personne : l’Outsider. Et il est grand temps de montrer au monde qu’aucun dieu n’est capable d’éviter une lame
habilement placée.
Lorsque l’on souhaite assassiner un dieu, rien n’est moins simple, surtout lorsque celui-ci est au courant de vos attention et vous transforme en une arme encore plus mortelle. Grâce à lui, vous
disposez désormais de quelques capacités surnaturelles, dont la faculté de pouvoir écouter les chuchotements des rats alors que ces derniers pullulent à travers les rues et les égouts, entendant,
épiant toutes sortes de secrets. Billie ne dispose certes pas des mêmes pouvoirs que le protecteur royal ou que l’Impératrice, mais vous êtes désormais encore plus à même d’effectuer vos assassinats
et de tapisser le sol de cadavres et de justice. Car c’est bien la justice que vous recherchez, une justice qui s’inscrit dans le sang et qui ne se gagne pas uniquement en écrivant des édits d’une
main, et en acceptant un pot de vin de l’autre. L’Outsider a laissé son empreinte partout, manipulant ici et là à travers des fils invisibles et il est de votre ressort de les trancher un à un, et de
transformer ces pantins mécaniques à l’effigie humaine en épouvantails inertes. Si Billie Lurk était dangereuse auparavant, elle est d’autant plus mortelle dorénavant grâce à ses multiples capacités
: écoute, repérage, téléportation, sans-visage.
Tuer un dieu n’est pas chose aisée mais voler le visage d’un de ses adeptes l’est bien plus, et cela permet d’ouvrir de nombreuses portes qui seraient autrement restées closes. Et bien que cette
quête ait pour objectif final de détruire une entité qui domine aussi bien le Grand Vide que la vie des hommes, d’autres opportunités s’offrent à vous : il n’est pas nécessaire que cette vendetta ne
profite qu’à vous, et c’est en cela que de nombreux contrats affichés sur les murs crasseux des marchés noirs attendent sagement votre passage. Il en est de même pour certains autres personnages qui,
trop faibles pour agir, attendent que quelqu’un prenne action en ou pour leur nom.
En s’élançant à la poursuite de cet ordre lâché par Daud, son ancien mentor, Billie Lurk ne se pose aucune question et accomplit sa tâche, mais au fur et à mesure qu’elle se rapproche de
l’Outsider celui-ci se rapproche aussi d’elle, d’un air serein que seul un ami saurait arborer. Tuer un dieu mettra-t-il fin aux souffrances de Serkonos ? Ou cela mettra-t-il fin aux tourments d’un
homme connu pour avoir assassiné l’Impératrice ?
Dishonored : La Mort de l’Outsider est un retour bref que l’on n’attendait pas, mais qui s’exprime avec talent et agilité. Là où les deux premiers opus développent l’histoire principale du
trône de Serkonos, ce stand-alone développe quant à lui celle de ses habitants et de leurs luttes au quotidien, où un assassin taille sa voie pour détruire le « bâtard aux yeux noirs responsable de
tout ce chaos ». Et finalement, entre ceux qui n’ont pas joué à Dishonored et les adeptes des deux premiers volets, on n’attendait que ça.


