Star Wars Outlaws : les ventes du jeu à l’origine de la chute du cours de l’action en bourse d’Ubisoft ?
Selon Reuters, Ubisoft traverse
actuellement une période difficile, et le lancement de Star Wars Outlaws, son jeu phare de 2024, semble en être la
principale cause. Depuis sa sortie le 27 août, les performances commerciales du jeu ont déçu, provoquant une chute importante du cours de l’action d’Ubisoft en bourse.
En seulement deux jours, l’action de l’éditeur français a dévissé de plus de 10 %, atteignant son plus bas niveau en dix ans. Revenons sur cette situation et ses conséquences pour Ubisoft.
Star Wars Outlaws : un démarrage commercial en dessous des attentes
Star Wars Outlaws, développé par Massive Entertainment, était censé marquer un tournant pour Ubisoft avec le premier jeu en monde ouvert dans l’univers de Star Wars. Pourtant, malgré des critiques
plutôt positives de la part de la presse spécialisée, les joueurs semblent moins enthousiastes. Le score des utilisateurs sur Metacritic s’élève à seulement 5.0 sur 10, un chiffre bien en deçà des
attentes pour un titre de cette envergure.
JP Morgan, par la voix de son analyste Daniel Kerven, a réduit ses prévisions de vente du jeu de 7,5 millions d’unités à 5,5 millions d’ici mars 2025, soit une baisse de 2 millions d’unités. Selon
lui, le jeu peine à atteindre ses objectifs malgré les critiques positives. Le budget de développement de Star Wars Outlaws, 30 % plus élevé que celui d’Assassin’s Creed Mirage, semble être un autre
facteur pesant lourd sur Ubisoft, surtout avec des ventes bien en deçà des attentes initiales.
Impact sur les actions d’Ubisoft
Cette déception commerciale a entraîné une chute importante du cours de l’action d’Ubisoft. En l’espace de quelques jours, le titre est tombé à 15,20 €, un niveau proche de son plus bas en dix
ans, datant de décembre 2014. Depuis son pic en juillet 2018, où l’action atteignait 102,95 €, la valeur d’Ubisoft a chuté de près de 85 %. Cette baisse reflète non seulement les difficultés
rencontrées par Star Wars Outlaws, mais aussi un climat général d’incertitude chez Ubisoft.
Selon Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners, cette chute du cours est également alimentée par la mauvaise performance de XDefiant, le jeu free-to-play d’Ubisoft,
qui, après un lancement prometteur, a vu l’intérêt des joueurs chuter rapidement. Cette combinaison de deux échecs commerciaux majeurs a clairement inquiété les investisseurs.
Un marché en crise et des attentes élevées pour la suite
Ubisoft, qui a traversé quatre années de flux de trésorerie négatifs à cause de nombreux reports et annulations de jeux, misait gros sur Star Wars Outlaws pour soutenir son redressement financier.
La société avait d’ailleurs déclaré en juillet que le lancement de ce jeu contribuerait à augmenter ses réservations nettes pour le trimestre de juillet à septembre.
Cependant, avec un accueil mitigé et des ventes en baisse, la stratégie d’Ubisoft semble compromise. Le regard se tourne maintenant vers Assassin’s Creed Shadows, dont la sortie est
prévue pour le 15 novembre 2024. Ce jeu est devenu la nouvelle grande chance d’Ubisoft pour inverser la tendance avant la fin de l’année fiscale.
Frederick Duguet, directeur financier d’Ubisoft, avait précédemment indiqué que la société comptait sur ces deux titres pour redresser la barre. Désormais, l’échec de Star Wars Outlaws place une
pression énorme sur la franchise Assassin’s Creed pour éviter de nouvelles déconvenues boursières.
Si l’avenir immédiat d’Ubisoft semble sombre, la société garde espoir en misant sur des titres à venir, notamment de nouveaux volets dans les franchises Far Cry et Ghost Recon, ainsi que le très
attendu Splinter Cell Remake. Ces annonces pourraient rassurer les investisseurs et relancer l’intérêt pour l’éditeur.
Pour autant, la chute brutale du cours de l’action après l’échec commercial de Star Wars Outlaws montre qu’Ubisoft ne peut plus se permettre d’échouer sur ses projets majeurs. Assassin’s Creed
Shadows est désormais attendu au tournant et devra impérativement performer pour éviter de nouvelles turbulences financières.
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