Minoru Kidooka sur le futur d'Arc System Works : « On veut élargir notre catalogue »
Le showcase du 26 juin était une première pour Arc System Works. Quel bilan tirez-vous de cette initiative ?
Kidooka : C’était la première fois qu’on diffusait un showcase comme ça. On a bien vu ce qui a plu ou non. Nous avons pris en compte ces retours. Beaucoup de fans s’attendaient à voir davantage de jeux de combat, et certains ont été un peu déçus de ne pas en trouver plus dans la présentation.
Mais ce showcase reflétait aussi notre volonté d’élargir notre catalogue. Dear me I was était le jeu mis en avant cette fois, et on comprend que ça ait surpris une partie du public. Ce premier essai nous a appris beaucoup, et on compte bien réitérer. On ne peut pas encore dire à quelle fréquence ou sous quel format, mais oui, d’autres showcases viendront.
Des nouvelles du côté de Guilty Gear Strive ?
Kidooka : Alors là-dessus, on est désolés, mais pour l’instant, nous n’avons rien de nouveau à annoncer. La saison 4 vient de se terminer, et concernant la suite, nous ne pouvons encore rien dire.
Cela dit, on sait que la communauté européenne est très active et demandeuse. C’est justement l’une des raisons pour lesquelles nous avons ouvert une branche européenne à Paris : pour recueillir directement le feedback de nos joueurs ici. Avant, nous n’avions pas cette présence directe en Europe, ce qui rendait difficile la communication avec notre public. Maintenant, grâce à cette implantation, nous espérons pouvoir mieux écouter, répondre, et surtout annoncer les nouveautés dès qu’elles seront prêtes.
Alors, continuez à suivre l’actualité de nos équipes européennes. Ils seront ravis d’échanger avec vous sur les prochains salons et événements !
De nombreux événements arrivent, notamment en France. Serez-vous présents et peut-on s’attendre à des annonces durant ces occasions ?
Kidooka : Nous serons à l’EVO de Las Vegas cet été, suivi de l’EVO France en octobre. On sera présents à ces événements, et certainement à d’autres cet été, pour recueillir l’avis et le feedback de notre communauté.
On ne peut rien dire pour l’instant, mais patientez encore un petit peu. On ne vous a pas oubliés.
Vous avez récemment ouvert une branche européenne. Qu’est-ce que cela change pour vous ?
Kidooka : Il y a encore dix ans, nous étions concentrés sur le Japon. Ensuite, on s’est développés en Asie, puis aux États-Unis, ce qui nous a permis de mieux échanger avec les joueurs locaux.
En Europe, jusqu’à récemment, nous passions par des éditeurs tiers pour distribuer nos jeux. On n’avait donc pas de lien direct avec les joueurs. Avec cette nouvelle branche, c’est enfin possible. On peut mieux comprendre les attentes du marché, et surtout réagir plus vite, que ce soit en matière de marketing, de communication ou même de développement.
Ça ne fait qu’un an que nous sommes implantés ici, donc tout ne peut pas changer du jour au lendemain. Mais on avance vite : on est déjà passés de deux à quatre employés. Ce n’est que le début, mais c’est une étape essentielle pour mieux représenter Arc System Works en Europe.
Envisagez-vous la création de tournois dédiés à vos titres en Europe ?
Kidooka : Aujourd’hui, nous avons surtout l’Arc World Tour, qui regroupe exclusivement nos jeux. Pour des tournois plus petits, centrés uniquement sur nos titres, notre branche européenne est encore jeune et un peu trop petite pour organiser ce type d’événements seule.
Mais dès que nous aurons suffisamment de moyens, c’est clairement quelque chose que nous aimerions faire. On est très ouverts à collaborer avec la communauté française, à soutenir les organisateurs et à encourager la scène locale. Si des opportunités se présentent, nous serons là.
Le jeu Dear me I was a été remarqué lors du showcase. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Kidooka : C’est un projet particulier pour notre entreprise. Il a été proposé à l’origine par une femme qui dirige encore aujourd’hui le projet. Elle nous a présenté ce style graphique avec le directeur artistique, en pensant que cela résonnerait avec un public différent des joueurs qui nous suivent.
L’artiste principal est un homme, mais la directrice, les designers, et une grande partie des artistes impliqués dans le projet sont des femmes. Chez Arc System Works, on ne va pas mentir : il y a beaucoup d’hommes dans nos équipes de développement. Mais sur beaucoup de jeux, y compris les jeux de combat, des femmes jouent des rôles importants et occupent une variété de postes clés comme directrice, ingénieure ou designer. Dear me I was en est un bon exemple.
C’est aussi un jeu qui s’adresse à un public plus large, pas seulement aux fans de jeux de combat. On veut que les gens puissent y jouer pendant une pause, se détendre, et peut-être découvrir Arc System Works autrement. C’est une belle opportunité pour nous de toucher un nouveau public, notamment en Europe.
Vous êtes venu rencontrer les fans à la Japan Expo. Quelles différences percevez-vous entre la communauté française et japonaise ?
Kidooka : J’ai assisté à la Japan Expo le week-end dernier et j’ai pu observer directement les visiteurs. Ce qui m’a frappé, c’est que les communautés sont très proches. Au Japon, on a le Comic Market, où Comiket, que vous connaissez peut-être. Et honnêtement, c’est le même amour pour les sous-cultures et pour les différentes formes d’art.
La seule vraie différence que j’ai remarquée, c’est que beaucoup de visiteurs en France viennent en famille. C’est très visible à la Japan Expo, mais aussi à la Paris Games Week. Au Japon, c’est un peu moins fréquent de voir autant de familles aux événements. C’est une belle particularité du public français.

