LoL : Fnatic, un naufrage encore évitable ? - LEC 2019

Fnatic est en mauvaise posture en LEC, peut-elle inverser cette tendance ?

La présaison a été marquée par plusieurs transferts importants pour les finalistes des Worlds. Après une performance inégalée depuis la saison 1 pour l'Europe, Fnatic a décidé de se séparer du vétéran français Paul « sOAZ » Boyer, ainsi que du MVP du summer split 2018, Rasmus « Caps » Winther. Ce dernier a été remplacé par un rookie midlaner qui a montré beaucoup de potentiel : Tim « Nemesis » Lipovšek.

Mais ces changements n'ont pas payé pour le moment pour la structure en orange, qui est actuellement dans une position délicate, ne parvenant pas à récolter la moindre victoire. Pourquoi a-t-elle des difficultés ? Peut-elle inverser cette tendance, et par où commencer ?


Le constat inquiétant

Fnatic accumule déjà 4 défaites en LEC. Certains iraient même jusqu'à dire qu'ils en ont 5, en comptant le tout premier match de la saison où l'équipe orange était en difficulté face à SK Gaming avant que celui-ci soit rejoué à cause d'un bug. Ce début de split catastrophique est dû principalement à deux raisons.

Premièrement, Fnatic semble adopter régulièrement des drafts très dysfonctionnelles. Lorsqu'elle essaye de jouer une composition de teamfights axée sur le lategame, elle ne sélectionne pas de réelle frontline pour permettre à Martin « Rekkles » Larsson de DPS. L'utilisation des last picks est parfois discutable, comme lorsqu'ils décident de jouer Poppy contre le Jayce de Vitality. 

Mais s'il est facile de blâmer les drafts, il faut également parler de l'exécution. Alors que l'équipe a, à plusieurs reprises, mis la priorité sur des picks axés sur l'early game, tels que Lucian ou Xin Zhao et Lee Sin, elle s'est montrée inefficace dans sa capacité à les jouer proactivement. Mads « Broxah » Brock-Pedersen et Nemesis ne sont pas des joueurs spécialement agressifs, et leur manque de synergie les empêche de mettre du tempo dans les parties, poussant Fnatic à se faire dominer très rapidement.


Un début de split de mauvaise augure

La situation actuelle rappelle beaucoup la période difficile qu'avait connue Fnatic en 2016. Après avoir réalisé une performance exceptionnelle aux Worlds de 2015, l'équipe avait perdu son carry principal, Seung-hoon « Huni » Heo, ainsi que Yeu-jin « Reignover » Kim celui qui lui servait de facilitateur, et Bora « Yellowstar » Kim qui était le vétéran et shotcaller. Le parallèle avec Caps et sOAZ est limpide, et la suite des évènements n'était pas glorieuse pour les coéquipiers de Rekkles.

Avec une line-up reconstruite, il a dû porter davantage de responsabilités en tant que carry, ce qui ne coïncide pas réellement avec son style de jeu. Rekkles est avant tout une excellente garantie en lategame, capable de briller lorsqu'il joue avec un carry principal qui exerce de la pression ailleurs sur la carte (Enrique « xPeke » Cedeño, Huni ou encore Caps). En conséquence, 2016 fut la seule année durant laquelle Fnatic n'a pas réussi à se qualifier aux Worlds depuis la saison 2. La situation pourrait être similaire aujourd'hui.

En six années de participation en LCS EU, jamais Fnatic n'a aligné d'aussi mauvais résultats en début de split. En fait, durant ces nombreuses saisons, seules cinq équipes ont réussi à se qualifier en playoffs après un score similaire ou pire.
 

Fnatic LEC Infographie Stats

Il est important de noter que le cas d'Alliance est assez différent des autres : les compagnons de Henrik « Froggen » Hansen ont certes commencé en 0-4, mais il y avait à l'époque 28 matchs par split, donc ce score était moins grave. C'est par ailleurs la seule formation de cette frise qui a réussi à se qualifier aux Worlds cette année.
 

Quelques espoirs

Fnatic est toutefois reconnue comme l'équipe qui parvient à briser toutes les malédictions. En 2018, alors qu'il semblait impossible qu'une line-up occidentale parvienne un jour en finale des Worlds, elle y est parvenue. En 2017, alors qu'elle avait commencé la phase de groupe du mondial en 0-4, elle avait tout de même réussi à passer en quarts de finale. 

De plus, il semble inconcevable qu'une équipe composée de quatre joueurs qui sont parvenus à se hisser au sommet de la compétition mondiale puisse du jour au lendemain être mauvaise. Broxah a été spectaculaire durant le tournoi, et Gabriël « Bwipo » Rau, qui est encore très jeune, a encore une importante marge de progression.

Comme le dit Broxah lors d'un de ses streams, l'équipe doit absolument trouver ce qui cloche et y remédier

Si les joueurs semblent prônes au tilt après ce début de saison difficile, notamment Rekkles qui est mort 8 fois lors de l'affrontement contre Schalke, ils peuvent compter sur Joey « Youngbuck » Steltenpool pour les aider. Le capitaine aux six étoiles n'a plus à faire ses preuves, et nulle doute qu'il trouvera d'où vient le problème et permettra à l'équipe d'appuyer sur le bouton « reset ».

Enfin, Nemesis a montré beaucoup de potentiel même si ses débuts sont assez difficiles. Il ne sera sans doute jamais au niveau de Caps, mais lors de la deuxième semaine, il a montré des actions individuelles de haut niveau contre Vitality et Schalke. Il est même possible qu'il ait été le meilleur joueur de son équipe lors de ces affrontements, il faudra donc surveiller sa progression.


Fnatic n'a jamais été absente en playoffs des LCS EU. Si cette ligue a désormais été remplacée par la LEC, il reste toutefois difficile d'imaginer un split où Fnatic ne peut pas se battre pour la première place. Et justement, l'équipe de Rekkles aura l'occasion d'inverser la tendance actuelle vendredi, lors de sa rencontre contre Rogue. Affronter l'équipe la plus faible pour décrocher une victoire et réinitialiser le mental des joueurs pourrait amorcer le début d'une remontée pour les champions en titre.
 

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