LFL Prixtel Day : la Kcorp en danger

La LFL s'est réunie à la Seine musicale ce jeudi 21 juillet pour sa 16e journée. Solary et BDS continuent sur leur lancée et LDLC a confirmé sa suprématie. La KCorp elle, en panne de résultat, a encore déçu devant son public.

Publié le 24/07/2022 à 10:23 par Breakflip

Dès la sortie du métro, la marée de maillots Kcorp guide naturellement vers la Seine Musicale. C'est dans cette salle de spectacle culte que la LFL s'est installée pour sa 16e journée. Nichée sur l'île Seguin, aux confins de Boulogne, cette scène culte de 3700 places accueille les fans qui se pressent pour rejoindre leurs groupes de supporters. « J'étais au KCX à Bercy, c'est mon deuxième event et cette fois, la Kcorp va gagner », prédit un jeune garçon de 19 ans, maillot Rekkles sur le dos, en pressant le pas à mesure qu'on aperçoit les drapeaux de son équipe.

Les fans répondent présents

Une angoisse est partagée par tous les supporters présents ce jeudi, et la question revient dans la bouche de tous les joueurs rencontrés. Et si la KCorp, l'équipe de galactiques qui écrase l'Europe depuis un an et demi, ne se qualifiait pas pour les playoffs ? La question, en début de split, paraissait absurde. Mais l'enchaînement des mauvais résultats, l'impact du patch de durabilité sur la méta et la forme insolente de ses concurrents ont fait du rouleau compresseur de Kameto un colosse aux pieds d'argile. « Y'a R ! Y'a R t'inquiète, à la fin, on sera champion des EUM, tu verras, L'équipe va monter en puissance, comme à chaque fois », assurent deux lycéens qui semblent un peu perdus dans la marée de groupies impatients.

Team GO vs Oplon au LFL Prixtel Day

À l'intérieur, devant la scène, les groupes d'Ultras donnent de la voix. Vitality et Solary sont venus en nombre et tentent de se faire entendre. Mais l'hégémonie du Blue Wall est incontestable. Occupant la majeure partie des travées, on entend leurs chants depuis l'autre côté du fleuve. Le premier match, Team GO contre Oplon, devait être une formalité, mais Darlik et son équipe provoquent la première surprise de la soirée. La salle joue le jeu et n'hésite pas à soutenir d'autres équipes que la leur. « En vrai, ça fait du bien de crier, même si ce n'est pas notre team et qu'on ne connaît pas trop les joueurs », s'amuse un couple qui a rejoint le coin Oplon le temps de la partie.

Mais leur vraie équipe de cœur, c'est Solary, qui affronte ensuite Mirage Elyandra. L'équipe tourangelle est montée à Paris dans un bus à ses couleurs, armée de sa communauté, qui n'a pas à rougir quand elle essaie d'enflammer le stade. Après une victoire maîtrisée de bout en bout, Djoko et sa bande rejoignent leurs fans sur la terrasse qui surplombe le fleuve. La liesse et le plaisir des joueurs sont palpables, alors que les photos s'enchaînent. Pendant ce temps, LDLC déroule contre GameWard. Sa macro millimétrée fait oublier son accident de la semaine passée.

Le public au LFL Prixtel Day

C'est au tour d'un des chouchous du public d'entrer sur scène. Pour son premier match devant du public, BDS Adam est surmotivé. « J'ai beaucoup de regrets d'avoir joué le LEC et les Worlds sans public. C'est la première fois que je peux rencontrer ma communauté, j'en suis très proche et c'est important pour moi », explique le toplaner révélé par la KC. Le petit prince de la toplane l'emporte sur le fil contre Misfits, grâce à une défense héroïque de Reeker, venu du LEC lui aussi. BDS, après un début de split décevant, accroche sa neuvième victoire et affiche enfin ses ambitions.

Le clou du spectacle

Avant le dernier match, sur les coups de 23 h, une tension sans précédent s'installe dans les gradins. Les couloirs sont déserts, et les derniers fumeurs regagnent leurs sièges au petit trot. Quand les joueurs rentrent un à un en traversant le public, la salle s'embrase. Les hués pourtant nourris contre Vitality ne couvrent pas les chants des Golden Hornets, l'asso d'ultra qui les accompagnent. Ils sont une centaine, dans un coin de la salle, armée de drapeaux et de tambours, à contester la suprématie de la Karmine. Les quelques minutes de délai sont l'occasion pour Tweekz de faire le chef d'orchestre d'un public déchaîné, et la partie commence.

L'arrivée de Cabochard sur scène

Les premières minutes sont calmes, les junglers se croisent au mid, mais on s'observe des deux côtés. À l'apparition du herald, la Kcorp s'avance dans la river. Skeanz, en légende sur Lee Sin, mystifie Ryze d'un flash-ulti qui laisse Saken impuissant. « Déjà la clim », peste un fan au premier rang alors que la salle semble hébétée. Progressivement, la partie leur échappe. Rekkles et Cabochard ont beau accumuler des ressources comme personne, rien n'y fait. La KCorp perd objectif après objectif, fight après fight. Cabochard tente une engage du désespoir botlane, mais Vitality réagit bien et balaie l'équipe de Kameto.

Le coin Vitality exulte, Jactroll se jette dans la foule et ressort couvert d'un drapeau de l'équipe. De l'autre côté, le Blue Wall est comme sonné. Comme à Bercy, il y a quelques semaines, la KCorp perd devant une salle pourtant acquise. Les champions d'Europe, qui doivent encore affronter Misfits puis LDLC, 5e et premier du championnat, ont perdu trois de leurs quatre derniers matchs. Avec une victoire d'avance, leur place en playoffs est loin d'être assurée.

Skeeeeeeeeeeeeeeaaaannnnnzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz ?? pic.twitter.com/ua17HWGP4K
— Team Vitality (@TeamVitality) July 21, 2022

À la sortie du bâtiment, l'ambiance est morose. Après cinq heures d'attente, certains sont frustrés par la défaite. D'autres tentent de garder le moral : « C'est juste une défaite, mais j'avoue qu'on s'inquiète », concède un fan pas pressé de rentrer chez lui. « Après, c'est comme dans tous les sports, personne ne gagne à chaque fois. Il va falloir qu'on accepte qu'on ne sera pas toujours champion ». À l'arrière du bâtiment, quelques supporters attendent les joueurs. Saken et Reha traversent rapidement la foule tandis que Rekkles s'engouffre dans un taxi, silencieux. Plus que deux matchs pour sauver son segment d’été, après celui, terrible, de 2021 avec G2, et éviter à la KC le pire résultat de son histoire.

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