Test Where Winds Meet : Entre ambitions monumentales et trop-plein d’options
Attendu comme l’un des projets les plus ambitieux de NetEase, Where Winds Meet mélange les codes du RPG en monde ouvert et ceux du MMO social dans un cadre rarement exploré : la Chine médiévale des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes.
Avec ses promesses de liberté totale, sa direction artistique somptueuse et sa philosophie héritée du wuxia, le jeu intrigue autant qu’il impressionne. Mais entre hybridation des genres, surcharge de systèmes et localisation encore inégale, ce vent venu de l’Est souffle-t-il vraiment dans la bonne direction ?
Attention, ce test est basé sur la bêta fermée. Bien que Where Winds Meet soit déjà disponible en Chine depuis plusieurs mois, certaines mécaniques, traductions ou optimisations pourront évoluer d’ici la sortie mondiale le 14 novembre.
Un Wuxia vivant et immersif
Where Winds Meet se déroule pendant la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes (907–979), une ère troublée de l’histoire chinoise durant laquelle le nord et le sud du pays furent morcelés entre dynasties et États indépendants.
C’est dans ce contexte à la fois instable et fascinant que l’on incarne un chevalier errant chinois, dans un monde qui s’inspire directement des légendes et faits historiques de cette époque.
Dès le départ, on est impressionné par son outil de création de personnage. On y choisit librement genre, traits physiques, et il est également possible d’enregistrer une voix et d’importer une photo. L’éditeur est d’une précision rare : chaque paramètre de chacune des parties du visage peut être ajusté sans glitch ni artefact visuel.
Visuellement, le jeu séduit. Le monde est vaste, dépaysant, et évoque parfois Ghost of Tsushima dans sa manière de marier contemplation et action. On retrouve d’ailleurs un vrai “mood” du merveilleux jeu de Sucker Punch, avec de grandes étendues verdoyantes balayées par le vent, des forêts de bambous, des camps disséminés, mais aussi de petits villages animés où les PNJ discutent, commercent et réagissent parfois à votre présence. Ils vaquent à leurs occupations, rentrent chez eux, se déplacent, créant une impression de vie continue très crédible.
Un hybride entre ARPG et MMORPG
Clairement, Where Winds Meet mise sur la flexibilité. Avant même de commencer, on peut ajuster presque tous les aspects de l’expérience :
- Trois modes de difficulté (Histoire, Recommandé, Expert), ce dernier se divisant en plusieurs sous-niveaux hardcore.
- Deux modes de contrôle (ARPG ou MMORPG), selon qu’on préfère une caméra libre ou un système plus rigide à la souris.
- Deux options sociales qui vont du Voyage partagé (expérience co-op avec aspects MMO) au Vagabond solitaire (aventure solo pure).
- L’exploration, elle aussi, s’adapte à chacun avec trois niveaux de guidage : détaillé pour les joueurs occasionnels, ou un mode recommandé et un mode minimaliste pour les explorateurs dans l’âme.
Tous ces paramètres sont modifiables à tout moment, ce qui permet d’expérimenter librement et d’adapter son expérience selon son humeur. C’est une excellente idée, et ça fonctionne bien.
Combats et progression : un système riche, presque trop
Le système de combat repose sur deux roues de compétences, propres, notamment, à chaque type d’arme. Là encore, le jeu s’adapte : on peut activer des aides façon QTE pour rendre les affrontements plus accessibles, ou tout désactiver pour viser une expérience plus exigeante, voire carrément soulslike.
L’expérience reste globalement classique mais efficace, avec plusieurs types d’armes (épées, lances, parapluies...) qui offrent chacune un style de jeu distinct. Les mécaniques de blocage, d’esquive et de parade tiennent une place importante, et le monde regorge de bandits, d’animaux sauvages et de guerriers errants à affronter. On croisera aussi des boss plus imposants, aux patterns à apprendre et aux attaques punitives, dans la lignée des grands ARPG modernes.
Le jeu intègre aussi une mécanique de moralité, influencée par vos choix et interactions, ainsi qu’un système d’états persistants : certaines blessures ou maladies nécessitent l’aide d’un médecin, PNJ ou joueur, selon le clan choisi. En effet, vous aurez la possibilité d’intégrer des clans pour vous spécialiser dans un métier spécifique.
Les joueurs peuvent également construire leurs propres bâtiments sur certaines zones de la carte, à condition de fabriquer les matériaux nécessaires. D’autres joueurs peuvent cependant détruire vos constructions : il vaut mieux donc construire dans votre propre instance si vous ne voulez pas tout perdre.
Attention toutefois : Where Winds Meet n’est pas un MMO complet. On peut jouer à plusieurs (jusqu’à quatre joueurs), profiter de nombreuses activités en ligne qui rappellent le MMO (raids, donjons, PVP, hubs communautaires…), et expérimenter des archétypes de builds classiques type Tank ou DPS, mais la trame principale reste clairement pensée pour le solo ou la petite coop, pour le moment en tout cas.
Une richesse qui frôle parfois l’excès ?
C’est peut-être là le principal défaut du jeu : Where Winds Meet regorge de menus, de monnaies différentes et d’activités parallèles, au point de devenir parfois confus et mal hiérarchisé. On se perd vite dans les sous-menus et les interfaces, pas toujours intuitives.
À cela s’ajoute une localisation catastrophique : traductions approximatives, textes ou boutons non traduits… on devine que tout ou partie a été généré par IA. Résultat : certaines quêtes et activités deviennent difficiles à suivre, et l’expérience en souffre. Le contenu narratif, pourtant riche, se découvre souvent de façon décousue, car les quêtes secondaires ne se débloquent qu’au fil de l’exploration.
Difficile de juger le modèle économique à ce stade, puisque la bêta limitait fortement les microtransactions. Si on se penche sur la version chinoise déjà sortie depuis quelques mois, cependant, le jeu ne serait pas pay-to-win, mais proposerait uniquement des éléments cosmétiques et quelques raccourcis de confort pour réduire le grind. On reste cependant prudent en attendant la sortie officielle, le 14 novembre, pour vérifier si cette promesse tient sur la durée.
Verdict
Points forts :
- Le contenu énorme sans débourser un euro
- L’expérience modulable à souhait
- Le monde, immersif et dépaysant
- Les combats, parfois exigeants, mais riches et dynamiques
Points faibles :
- La traduction bancale
- Trop confus
- Pas vraiment un MMO en bonne et due forme
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7,5/10
Where Winds Meet impressionne par l’ampleur de son monde, la richesse de ses options et la liberté qu’il accorde au joueur. Gratuit, modulable, et visuellement réussi, il a tout pour séduire les amateurs de ARPG, d’exploration et de wuxia. Reste bien entendu à savoir si NetEase saura entretenir ce souffle après le lancement.
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