LoL : Fnatic vs G2 : deux rois pour un trône - LCS EU 2018

Dimanche a lieu la finale des LCS EU entre Fnatic et G2 Esports. Présentation d'un match qui aura une saveur très particulière.

Voilà maintenant deux ans que les fans l’attendaient, et ce dimanche elle aura enfin lieu : une finale des LCS EU entre G2 Esports et Fnatic. Plus qu’un match entre les deux plus grandes équipes de l’histoire de la ligue européenne, plus qu’une rencontre entre les anciens rois et les actuels, cette finale sera le théâtre de duels à tous les niveaux entre deux formations prêtent à défendre leur héritage.

Perkz vs Rekkles : les descendants

De la création des LCS, en 2013, jusqu’en 2015, Fnatic a régné pratiquement sans partage sur l’Europe, l’exception étant le Summer Split 2014 remporté par Alliance. Présent au sein de la structure depuis 2012 alors qu’il n’avait que 15 ans, Martin « Rekkles » Larsson est le dernier vestige d’une époque que beaucoup de fans regrettent. Si son histoire avec Fnatic a connu quelques turbulences, il en est aujourd’hui le visage sur League of Legends. Plus fort que jamais, le Carry AD suédois compte bien profiter de cette finale pour ramener à la maison orange et noire un titre qui lui échappe depuis deux saisons.

Fnatic vs G2 : deux rois pour un trône

Perkz, dernier roi d'Europe membre de G2

Mais en face de lui se dresse Luka « Perkz » Perković, dernier représentant de l’équipe G2 Esports qui a fait de l’Europe son royaume durant les deux dernières années. Son plus fidèle allié, Gang-yun « Trick » Kim, avec lequel il a remporté consécutivement les quatre titres de champion d’Europe est retourné sur ses terres natales, tandis qu’Expect, Zven et Mithy ont été tentés par de nouvelles aventures. Seul membre de sa formation actuelle à avoir porté la couronne, le midlaner croate aura fort à faire s’il souhaite revenir vainqueur de Copenhague.

Perkz contre Youngbuck : l’élève contre le maître

Dans l’ombre du succès de G2 Esports sur les deux dernières saisons se trouve un homme : Joey « YoungBuck » Steltenpool. L’ancien toplaner reconverti coach a mené ses hommes à quatre reprises au titre. Peu expérimenté à ses débuts, il s’est rapidement imposé comme l’un des plus fins tacticiens du vieux continent. Flexible dans ses stratégies et conscient des faiblesses de ses joueurs, il a toujours su tirer le meilleur de son effectif.

Perkz est certainement le meilleur exemple du travail du coach néerlandais. Très volatile et instable durant la saison 6, G2 a su adapter son jeu pour faire des errances du croate un élément sur lequel s’appuyer pour parvenir à la victoire. Diamant pur, le temps a fini par polir celui qui se révélera au monde lors de la finale du MSI 2017 où il tiendra tête au meilleur joueur de l’Histoire, Sang-hyeok « Faker » Lee en personne.

Dimanche l’ancien gamin arrogant mais talentueux joueur de soloQ affrontera son mentor qui a fait de lui l’un des meilleurs midlaners du monde. Dimanche un seul des deux repartira avec un cinquième titre consécutif.

Je vais briser Perkz si fort qu’il va penser que c’est un tournoi international

Rasmus « Caps » Winther n’y est pas allé de main morte lors de l’émission Post Game Lobby suivant la demi-finale entre Fnatic et Team Vitality. Le duel entre les deux midlaners est certainement le plus attendu de cette finale. Tous deux extrêmement talentueux et adeptes des punchlines, leur rivalité n’a cessé de croître depuis les débuts du jeune danois la saison dernière et ce dimanche ils pourront enfin régler leur compte sur la Faille. Probablement les deux meilleurs à leur poste en Europe, ils présentent un style de jeu très proche : agressif, mais à double tranchant.

Leurs similarités ne s’arrêtent pas là puisque leur parcours se ressemble également. Tous deux ont connu des débuts remarqués en LCS malgré une réputation de jeune joueur toxique en SoloQ. Auréolés de plus ou de moins de succès, ils ont connu leurs premières joutes internationales dès leur première saison professionnelle.

Si Perkz connaît une période un peu difficile dernièrement, l’adrénaline des grands événements aura très certainement un rôle à jouer pour celui qui n’a connu que la victoire en deux saisons de LCS. En face Caps connaîtra sa première finale. S’il n’est pas réputé pour sa gestion de la pression, l'entièreté de la Royal Arena de Copenhague lui sera acquise, ce qui devrait l’aider à ne pas rater l’événement.

Deux lanes pour un style

Dans leur style de jeu G2 et Fnatic sont relativement similaires. Les deux formations aiment snowball à partir de lanes fortes, avec un midlaner relativement libre de ses mouvements sur la carte. Si Jankos est réputé pour un style agressif, le jungler polonais s’est relativement bien acclimaté aux tanks qui font loi dans la jungle compétitive. De son côté Broxah excelle dans la gestion de la carte en début de partie, ce qui permet à ses lanes de poursuivre leur domination. Le joueur danois ne s’exclut pas pour autant de jouer des champions plus agressifs comme Kha’zix ou Nidalee afin d’accélérer le début de partie.

Mais là où la vraie différence se fait, c’est dans le choix de la lane autour de laquelle jouer. G2 est une équipe qui joue pour son toplaner, et cela commence dès la phase de draft. Wunder évolue en majorité sur des picks carry comme Gangplank ou Camille. Avec une très bonne phase de lane (+444 golds à 15 minutes, la meilleure au top en Europe), il peut ensuite mettre en place son splitpush, domaine dans lequel il excelle. Responsable de 26,3% des dégâts de G2 avec une moyenne 553 dégâts infligés par minute, le danois est tout simplement le toplaner le plus belliqueux et efficace de la ligue.

Du côté Fnatic, le jeu tourne principalement autour de sa superstar suédoise, et ses statistiques sont tout bonnement ahurissantes : seulement 15 morts en 22 parties disputées dont 13 sans le moindre décès, le plus haut KDA de la ligue avec 13,7, il inflige en moyenne 674 dégâts par minute (la plus haute moyenne de la ligue tous postes confondus). Favori pour le titre de MVP des LCS EU, ce qui serait son deuxième d’affilée, Martin Larsson a dominé de la tête et des épaules le Spring Split européen.

Les statistiques surréalistes de Rekkles au 14 mars

Cette différence s’explique par les individualités qui composent les deux effectifs et devrait être la clé de cette finale. Que ce soit avec sOAZ ou Bwipo, Fnatic a montré qu’elle pouvait jouer autour de son toplaner, mais également pour son midlaner comme lors de la première partie de la demi-finale contre Team Vitality. Il est juste plus simple pour une équipe de ce calibre de jouer avec Rekkles de par le talent du Carry AD mais aussi par la méta moins permissive sur la toplane que sur la botlane.

Tandis que chez G2 ce style ressemble plus à une obligation qu’à un véritable choix. Hjarnan est un bon ADC mais n’est pas un Carry à proprement parler comme peuvent l’être son prédécesseur ou son vis-à-vis de dimanche. Il a passé la majorité de sa carrière dans le rôle de carry secondaire de son équipe, que ce soit chez H2K, Team Vitality ou Team ROCCAT. Sa performance contre Splyce en demi-finale est la parfaite illustration de sa place dans la formation : survivre à la phase de lane et ne pas mourir en teamfight afin de les terminer une fois les menaces adverses diminuées.

La clé du match sera donc la capacité de Wunder à dominer Bwipo. Si le jeune rookie ne craque pas sous l’enjeu alors la rencontre sera très compliquée pour G2 Esports. L’écart entre les deux ADCs ainsi qu’un jeu d'équipe mieux structuré sont d’autant plus d’éléments en faveur des anciens champions d’Europe. Individuellement et collectivement supérieur Fnatic devrait s’imposer dans cette finale historique, et récupérer son trône.